Le festival creusotin « Oser être » aura bien lieu le 23 mars, en présentiel pour les professionnels de la culture et sur le net pour le grand public. Au programme : spectacles et tables rondes autour des thèmes de la sexualité, du rapport au corps, des stéréotypes de genre et de l’acceptation de soi. 

Les étudiants de la licence pro gestion de projets et structures artistiques et culturels du Creusot doivent chaque année construire un festival. L’an dernier, la promo 2020 n’avait pas pu organiser le sien à cause du premier confinement, mais cette année la promo 2021 est déter’. Au départ, leur festival devait se dérouler sur une semaine complète et accueillir du public, mais les mesures gouvernementales en ont décidé autrement puisque les lieux culturels sont fermés. Ils ont donc dû condenser leur programme en une journée bien intense et se réinventer. Un bon exercice pour des jeunes qui se destinent à bosser dans le milieu de la culture. À mon avis, quand t’apprends à organiser des événements culturels avec autant de contraintes, une fois la pandémie passée et ton diplôme en poche, tu plies le game.

Ça se passe le 23 mars à l’Arc, la scène nationale du Creusot, où ils présentent leur festival « Oser être ». C’est sûr qu’il fallait oser faire un festival dans ces conditions ! Cette journée n’est ouverte qu’aux professionnels du spectacle vivant, mais leurs créations seront dispo en streaming sur leur Facebook, Instagram et chaine Youtube pour en faire profiter le grand public et notamment les étudiants creusotins. 

Tout au long de l’année, ils ont bossé pour proposer quatre spectacles sur quatre thèmes différents. L’acceptation du corps, l’affirmation de soi à travers son style vestimentaire, la déconstruction des stéréotypes sur le genre et la sexualité. Ils vont essayer de « briser les tabous » comme ils le disent en mêlant musique, théâtre, danse, cirque, couture et contes dans leurs différentes créations. 

Il y a un temps pour les spectacles mais aussi un temps pour le débat. « On voulait vraiment discuter avec des professionnels », soulignent les étudiants. Quatre tables rondes « consacrées à l’actualité et à l’avenir de la culture et du spectacle vivant ». Ça parlera nouvelles technologies, place des jeunes dans le secteur culturel, émancipation par la culture et nouvelles dynamiques de territoire via des lieux alternatifs. Une façon de pouvoir confronter leurs points de vue de futurs professionnels avec la vision de professionnels confirmés.

En parallèle du festival, ils organisent des actions de médiation qui font échos à leurs créations. Ils mettent en place aussi bien des ateliers coutures pour faire de l’upcycling (ça veut dire recyclage, c’est le nouveau mot stylé pour dire que tu rafistoles ou modifies tes sapes), que des podcasts sur les thèmes de leurs créations avec un invité professionnel du sujet et/ou un professionnel de la culture. Ces podcasts sont dispo sur leur Facebook, Insta et Youtube. Malgré les restrictions imposées, les étudiants ont su rebondir pour proposer un festival audacieux, complet et cohérent. Il fallait oser. 

  • Florentine Colliat // Illustrations : Les Initi’arts