On parle depuis quelques temps de médiation culturelle dans différents lieux de culture de BFC. Cette fois-ci on se focus sur la musique actuelle avec La Vapeur à Dijon, qui développe depuis 2012 une série d’actions culturelles pour faire découvrir cet univers à tous.

La Vapeur c’est la salle de concert de Dijon labellisée SMAC (Scène de musique actuelle) depuis 2011. Pour obtenir ce label, il faut que la salle ait un volet création production et diffusion de la musique, un volet accompagnement de pratiques musicales mais on oublie trop souvent le dernier volet qui est celui de l’action culturelle qu’on appelle à La Vapeur : médiation. « Toutes les SMACs ne font pas les mêmes actions et ne défendent pas les mêmes choses à travers leurs projets mais c’est quand même les mêmes enjeux. » nous explique Elsa Girard, directrice adjointe de La Vapeur responsable de la médiation. Un poste et demi est consacré à ça, et il y a du taf. 

« La médiation à La Vapeur c’est travailler avec des enfants, des adolescents mais aussi avec des adultes » exprime Stella Tanguy, médiatrice culturelle dans la SMAC. La médiation va être pensée différemment en fonction du public mais l’objectif reste le même « l’idée c’est de partager ce qu’on défend des musiques actuelles qui est d’apprendre en se trompant, d’apprendre sans maîtriser un instrument, d’avoir du plaisir à jouer ensemble » appuie Elsa. Que ce soit auprès des scolaires, des demandeurs d’asile, des personnes en situation d’handicap ou avec des personnes incarcérées en maison d’arrêt, les médiatrices interviennent pour montrer à quel point la musique et la culture en général ont un impact fort dans la vie. « On va mettre des choses en place pour permettre soit de mieux comprendre la programmation de la structure, soit pour mieux comprendre l’histoire des musiques actuelles avec des conférences, des séances d’écoute, des rencontres avec des artistes… » précise la responsable de la médiation. Pour ça, elles créent de nombreux outils et dispositifs. 

En 2016 par exemple, ils ont lancé La Frite ! dans les écoles du coin. Rassure-toi c’est pas des patates à l’huile achetées au grec du coin ou un bout de mousse en plastique pour la piscine qu’ils donnent aux écoliers. C’est un instrument pour apprendre le mixage pour comprendre les dessous de la création musicale avec des boites à rythmes, des synthétiseurs et des samplers. Même sous covid La Frite ! continue sa course effrénée dans les bahuts du département. Cet instrument conçu spécifiquement pour La Vapeur par le collectif Kogümi est prêté aux enseignants qui s’en servent pour monter des projets avec leurs élèves. « Avec La Frite ! on a vu différents projets comme des contes et des histoires sonorisées avec cet instrument, des petits morceaux électroniques, des mises en son de petits films en stop motion » intervient Stella. 

Du côté rendez-vous tous public, la SMAC a créé « C’est quoi la question ? » des débats qui permettent d’aborder des questions de société. Le premier et dernier débat organisé s’intéressait à la place de la liberté d’expression chez les musiciens, que ce soit en interview, dans un clip ou sur scène. « Ce qui nous plait avec ces débats directs c’est que ça nous permet d’entendre et de se nourrir des points de vues de personnes qui ne sont pas professionnelles de la culture » confie Elsa. Dans la même optique, elles organisent des conférences « Music Story » pour aborder l’histoire des musiques populaires à travers les décennies entre autre. Si vous avez raté ces rendez-vous, les conférences sont a réécouter ici. La plupart de leurs événements sont gratuits, ouvert à tous, et souvent dans des lieux et avec des partenaires divers. 

La Vapeur, c’est pas que des concerts. Qu’on fasse de la musique ou non, leurs actions de médiation participent à faire découvrir l’univers des musiques actuelles à tout le monde, peu importe l’âge ou le milieu social.

  • Florentine Colliat // Photos : La Vapeur