L’artiste dijonnais vient de remporter le tremplin musical étudiant Pulsations avec son électro rétro-futuriste. Pour l’occas’, on fait le point avec lui.
Tu viens de gagner le tremplin Pulsations Bourgogne Franche-Comté, comment s’est passée l’aventure ?
J’ai fait mon inscription en ligne, j’ai envoyé des maquettes et un petit texte de présentation. Après, il y a eu une sélection par un jury de professionnel dont Sparse fait partie. Ils sélectionnaient 3 finalistes et on s’est retrouvé le 12 mai dernier. C’était au théâtre Mansart à Dijon, on avait 30 minutes de live pour se défendre. Il y avait SIOUL qui est un projet électro-rock un peu pop avec un batteur. Does with bobs, deux filles qui chantent de la pop un peu folk. Et puis moi, complètement dans un univers électronique.
Des univers bien différents pour vous 3…
Oui, c’est hyper difficile de comparer ces trucs. J’avais déjà fait le tremplin il y a quelques années avec mon groupe de l’époque. C’était à la Ferronerrie à Dijon, avec un public, ce qui était super. Là, le public était assis, mais il y avait quand un même un stream en direct, c’était cool de ne pas jouer que pour le jury et d’avoir un peu de visibilité.
Pourquoi tu y as de nouveau participé ?
C’était une envie, j’avais déjà postulé l’année dernière, je n’avais pas été retenu. On m’avait dit de me réinscrire cette année, que ce n’était pas une fatalité. Quand je l’avais fait j’en gardais un bon souvenir il y a quelques années. En ce moment il n’y a pas beaucoup d’opportunités de faire des concerts donc quand il y en a une, t’y vas. J’y suis allé en me disant « on verra, si je suis pas pris c’est pas grave ». Et au final j’ai eu la chance d’être retenu, et c’était cool.
Et t’as gagné quoi ?
Un an d’accompagnement avec le CROUS et ses partenaires, pas mal de SMAC de la région, dont La Vapeur, ou La Rodia. Il y a aussi une finale nationale qui a lieu à Bordeaux. Tous les CROUS font un tremplin comme Pulsations et sélectionnent des groupes. On est 56 pré-sélectionnés pour la finale à Bordeaux. Et sur ces 56, ils en retiennent 6 qui viendront jouer. Je ne sais pas si je serais retenu ou pas. Je garderais mes chaussettes Sparse que j’ai portées à la finale pour me porter chance.
Sur les plateformes il n’y a que deux sons à toi et sur Youtube il y a en plus ta Live Session à La Vapeur. Tu prévois quand la sortie d’un EP ?
Je travaille depuis 2 ans maintenant sur un EP, 2222. C’est des morceaux qui ont pas mal évolué, je les avais déjà joués il y a un an quand j’ai fait un de mes premiers live à la Péniche Cancale. Je ne sais pas quand cet EP sortira. À la base j’avais envie de le sortir le plus vite possible, mais je pense que si je le sortais maintenant, ça passerait inaperçu. Il y a des choses qui sortent tous les jours sur les plateformes, il n’y a pas la possibilité de faire de concerts, et le live est quand même au cœur de mon projet. C’est quelque chose que j’affectionne particulièrement et qui fait qu’on peut se démarquer à une époque où on est submergé par toute la musique qu’il y a sur Internet. C’est compliqué de réussir à sortir du lot, donc je préfère attendre un peu. Par contre le jour où je le sors, j’aurais peut-être la possibilité de tourner, de le défendre un peu partout en France, peut-être en Europe, je sais pas…
Et comment en concert tu comptes te démarquer ? Avec une scénographie particulière ?
Je ne sais pas encore, c’est quelque chose que j’aimerais bien développer, que j’ai pas encore eu l’occasion de faire mais je compte travailler ça pour l’avenir. Les gens retiennent beaucoup plus un live qu’un disque à écouter. L’industrie musicale a beaucoup évolué. Maintenant quand t’écoutes de la musique sur n’importe quelle plateforme, t’as tendance à écouter un morceau, et si tu l’aimes bien tu vas le mettre dans une playlist et ça s’arrête là. Alors que quand tu vas voir un concert, tu vas remarquer des choses cool chez l’artiste, tu vas avoir envie de le réécouter… C’est pas du tout la même approche de la musique que les plateforme,s et c’est pour ça que j’y suis attaché.
Tu définis ta musique comme « rétro-futuriste », ça veut dire quoi pour toi ?
J’ai envie de faire la musique de demain en essayant de savoir à quoi ça va ressembler. Forcément je me base sur des choses que j’écoute ou que j’ai écoutées. Mais j’ai pas envie de faire de la musique qui se faisait hier, ni de la musique qui se fait maintenant. Après, j’ai pas non plus la prétention de dire que ce que je fais c’est révolutionnaire et que je fais la musique de demain comme Moroder ou David Bowie l’ont fait. J’essaie de m’aventurer parfois dans des choses que je ne connais pas. La musique électronique en général c’est quand même quelque chose d’assez futuriste. Pour beaucoup de musiciens, c’est pas de la musique d’ailleurs. Quand j’y pense, 50 ans avant c’était un truc complètement inconcevable. Je ne sais pas trop de quoi demain sera fait, la musique électronique ne sera peut-être plus du tout futuriste. Peut-être qu’il y aura un retour aux sources en revenant à des trucs plus acoustiques. Mais dans tous les cas ça influence ce que je fais. J’ai créé ce personnage qui est Païkan dans un univers assez futuriste. Dans mon premier EP, la planète Terre est devenue inhabitable et une odyssée spatiale se met en place…
- Propos recueillis par Florentine Colliat // Photos : Vincent Arbelet
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