Parmi les plus grands et plus vieux festivals d’art de rue en France, on retrouve Chalon dans la rue qui tient, et c’est le cas de le dire, le haut du pavé. À l’heure où l’on parle de distanciation physique et de gestes barrières, comment faire pour maintenir un festival basé sur la proximité ? La question elle est pas vite répondue (sic), après quelques frayeurs et incertitudes au niveau de l’organisation, on sait désormais que le festival aura lieu du 21 au 25 juillet

Sparse dans la confidence vous propose un feuilleton en 4 épisodes sur cette édition 2021 réinventée pour le « monde d’après ». Aujourd’hui, on commence avec une sélection de 5 créations immanquables.

AADN – Le Phare

« 20.000 Lieux sous la Saône »

Quand les eaux viennent recouvrir l’espace publique de Chalon… Non ce n’est pas la Saône qui déborde mais la compagnie AADN qui vient conquérir la rue avec une installation numérique, inédite, tournée vers la jeunesse. Le phare est l’objet central de cette pièce interactive ; la jeune génération donne le cap afin de mettre en lumière un certain nombre de personnages qui témoignent avant la montée des eaux et leurs pertes inéluctables. En filigrane, on retrouve bien évidemment la question écologique et la transmission d’une planète bien altérée à la plus jeune génération. Go Green!

Crédit Photo : AADN

Collectif È.S – Loto 3000

« Le Loto new generation »

Quand l’inénarrable loto, joie des nonagénaires en salle des fêtes, s’installe dans le festival Chalon dans la rue, on peut s’attendre à un twist inévitable. Avec la compagnie È.S, ne vous attendez pas à gagner un micro-onde ou la Suzuki Swift garée sur le parking en face, les danseurs partageront avec vous des lots sur mesure : des danses personnalisées ! Voilà de quoi repartir avec : « un extrait du mythique solo de John Travolta dans Saturday Night Fever, dansé spécialement pour vous par un danseur qui dépensera 68 calories… ». Des lots absolument incroyables pour une immersion maximum, le loto new generation : le loto 3000.

Crédit Photo : Wilfrid Haberey

Dries Verhoven – HAPPINESS

« A la poursuite du bonheur médicamenteux »

Imaginez le décorum : une pharmacie au look de toilettes publiques installée à même la rue, où vous vous faîtes accueillir par un humanoïd (un robot aux allures humaines) qui vous propose tout un tas de médicaments afin de d’atteindre le but ultime : le bonheur. Eh oui, je sais, ça fait flipper! Dans cette pièce appelée d’une manière antinomique, Happiness, on se retrouve en pleine dystopie. Un crossover entre Deux Ex pour le jeu vidéo, ExistenZ et Blade Runner pour le ciné. Une expérience avant-gardiste à la croisée avec l’art contemporain, où, je vous rassure, aucun médicament ne sera ingéré !

Crédit Photo : Willem Popelier

Pina Wood – Parce que les majorettes finissent toutes sous un tas de bois ou dans une bétonneuse

« Jeu, set, et match »

Imaginez deux gradins séparés de quelques mètres, au centre un court, avec d’un côté une chanteuse punk lyrique fan d’Alicia Keys, de l’autre un batteur jazz à qui on demande de jouer du métal. Vous y êtes ? Un match d’une heure, un échange verbal et musical, autour de trois questions posées à la volée au public. Libre à eux de se l’approprier, d’y réfléchir, d’y répondre. Une pièce engagée, un brulot, un manifeste sous une forme détournée qui ne demande qu’à être vécue. Bien mieux qu’une ambiance panama sur le court Suzanne Langlen.

Credit Photo : Anthony Duchein

Alors c’est vrai ? – Collectif la Méandre

« Une carte postale du Maroc, lue dans les rues de Chalon. Le voyage sans l’empreinte carbone »

On finit avec le régional de l’étape ; le collectif la Méandre qui pour le coup nous embarque pour un voyage initiatique à plus de 1000 km des rues de Chalon-sur-Saône. Dans ce parcours, Zaïna, 25 ans, franco-marocaine, nous prend par la main avec un casque audio vissé sur nos têtes aux funérailles de sa feu grand-mère. Au cours de ce voyage, elle va nous présenter le paradoxe, le choc des cultures et accessoirement retrouver ses origines. Entre Maroc fantasmé et invitation au voyage, on se laissera aller au gré de cette pérégrination grâce à la danse et aux paysages sonores suggérés.

Credit photo : Emilie Leveillée

Retrouvez la programmation complète : https://www.chalondanslarue.com/fr/le-festival/programmation/programmation-detaillee

Frank le Tank // Photo : Collectif È.S par Wilfried Haberey