4e épisode de notre saga de l’été avec Chalon dans la Rue. 88 compagnies lâchées dans la ville à nouveau rien que pour la sélection OFF.

Cette année, Chalon dans la rue a un peu changé le format mais ne nous offre (je rappelle ici que c’est gratuit) pas un festival au rabais. 121 compagnies vont s’emparer de la ville entre le 21 et le 25 juillet. Dont 88 rien que pour le OFF. Oui, le OFF, comme son nom ne l’indique pas forcément, c’est le gros morceau de Chalon dans la rue. Le OFF, c’est une sorte de panel non-exhaustif (mais presque) de ce qui se fait dans les arts de la rue. « On essaie d’être représentatif des différentes disciplines de la création en espace public » éclaire Marie-Irma Kramer, coordinatrice de la sélection.

Le Turfu, que nous réserve-t-il ?

Théâtre de rue, musique, performance, clown, danse, cirque, installations… « Nous sommes vigilant à ce que tout le monde soit représenté, mais avec quand même une attention particulière pour les arts numériques cette année encore ». Chalon, c’est le futur et certaines compagnies sont bien branchées 2.0 (on a encore le droit de dire 2.0 en 2021?). Pour preuve ce parcours d’affiches en réalité augmentée tout en autonomie grâce à une application montée par Adrien M et Claire B, ou alors un autre parcours d’affiches (ça doit être la tendance 2021), sonore cette fois, grâce à un QR code par les Holons. On retrouve aussi des installations audio et vidéos qui jalonneront votre parcours dans la ville…Le festival a pris soin également de mêler des premiers spectacles et des compagnies déjà bien installées, pour permettre le brassage et la rencontre des différentes générations de professionnels des arts de la rue.

Adrien M & Claire B X Brest Brest Brest création Faune

Back (in the) street boys

La particularité de cette édition, c’est qu’il y a plein de créations 2020 totalement inédites, qui n’ont (forcément) pas pu jouer depuis qu’elles ont été montées. Personne n’a encore pu les voir mais le festival prend le pari. De toute façon, l’organisation de cette édition de Chalon dans la rue a été un immense pari. « On a pris le parti de faire venir tout les types de compagnies, même pour les spectacles en déambulation ». Le tout sans savoir qu’elles seront les conditions sanitaires ni les conditions d’accueil du public en juillet pendant le festival, tout en restant en contact avec les compagnies sur la situation et les différentes options possibles. « On ne voulait pas les contraindre à jouer dans des formats qui ne sont pas les leurs. Finalement on a eu raison » se félicite Marie-Irma Kramer. En effet, à quelques jours du festival, on sait que toutes les configurations seront possibles. Pari réussi, fallait tenter. Quand l’équipe a commencé à bosser sur l’édition 2021 du festival, la cote était particulièrement mauvaise chez les bookmakers. « On a trouvé de la place pour tout le monde, tous les spectacles. La ville est vaste » précise Marie-Irma. Et malgré les règles en vigueur, ça ne jouera pas seulement dans des lieux clos, car certains spectacles ont besoin de l’espace public, du mobilier urbain pour s’exprimer. Chalon sera vraiment à nouveau dans la rue.

Cie Marzouk machine création apocalypse ©bas.sun

Texte : Chablis Winston // Photo : projet capuche © Fleas Picture