Cheeeeeeese ! Depuis le printemps dernier, Besançon compte un nouveau lieu dédié à la création photo (mais pas que).

Ça se passe à la Maison pour l’image et la photographie (Mip), ayant pris ses quartiers dans les murs du Marulaz, café tenu par Patrice Forsans, par ailleurs photographe. Avec son binôme Jacques Sechaud, ils comptent bien monter une nouvelle expo tous les mois. Autant dire qu’ils sont chauds. So chauds qu’à l’occasion du Festival Grain d’Pixel, ils accueillent les travaux de trois photographes, du 24 septembre au 30 octobre : Les enfants du fleuve d’Estelle Lesur-Bourgeois, Les grandes dames du Chabanais (1878/1879) d’Axakadam et Foma de Charlotte Bégard. Après quoi, ils enchaînent avec Arnaud Cusenier, en novembre, Camille Dudoubs, en décembre et Denis Olivier, début 2022.

Du ciné, un bar, c’est le ciné-bar

« On cherche à faire un lieu convivial, où la culture puisse venir au plus près des gens, explique Patrice. Pour ça, on s’est dit qu’un café, c’est idéal. On aimerait aussi avoir des expos hors les murs, à Besançon et dans toute la région. Ça a commencé avec Nos Cultures, Nos Futurs d’Antonin Borie, notre toute première expo, accueillie au CDN par la suite. En termes de programmation, on fonctionne au coup de cœur. On cherche des regards singuliers, comme celui de Jessica Longin avec son travail In Situ. Longtemps restée dans l’addiction, elle aborde la photo comme une thérapie. Dans sa série d’autoportraits, elle ne voulait pas se trouver belle, mais se voir dans du beau. Son travail me fait penser, par exemple, à Alix Cléo Roubaud ou Nan Golding. »

Tous les mois, la Mip accueille aussi des ciné-bars. « On programme des films ayant un lien avec la photo ou avec l’expo du moment, évoque Jacques Sechaud. L’idée, c’est de les regarder, tout en buvant des canons et d’en discuter dans la foulée. Le 13 novembre, on accueille le réalisateur Lam Lê pour la projection de son court-métrage Rencontre des nuages et du dragon. Le 11 décembre, on programme Une famille française, le documentaire super fort que Jérémy Bole D a tourné autour de son histoire familiale, vers Morteau. »

Un fonds de 500 livres

La Mip, c’est aussi près de 500 livres de photo, à consulter sur place. L’occasion de découvrir que Boubat n’a pas seulement fait du rap ou des dessins animés choupis. « Il y a notamment le livre sur Jeanloup Sieff, édité par Claude Nori, que je me suis offert avec ma première paye à 14 ans, explique Patrice. Il y a aussi Erick Vauthier pompier de Paris, paru chez Xavier Barral (éditeur genre culte, décédé en 2019, ndlr). C’est l’histoire de la reconstruction d’un pompier totalement défiguré par le feu, lors d’une intervention. Etant moi-même ancien pompier de Paris, j’en avais fait une expo, il y a une quinzaine d’années, à Besançon. Un dimanche matin, je faisais l’accrochage des photos quand un type est entré. C’était Xavier Barral, venu de Paris pour me filer un coup de main. Il m’a notamment donné une leçon de cutter dont je me souviens encore aujourd’hui… ». Une leçon d’un passionné à un autre.

Texte : Ladislas René // Photo : Patrice Forsans