Laurent Garnier est revenu à Dijon présenter son film, Off the record, avec le réalisateur Gabin Rivoire. Une histoire de la musique électronique au travers de la vie de Laurent Garnier, et les témoignages de la crème de l’électro mondiale de Jeff Mills à Peggy Gou, en passant par Richie Hawtin ou Carl Cox… La légende des musiques électroniques revient sur 35 ans de carrière et de techno. Des murs de son, de la transmission, des prises de position, des belles productions, son histoire avec Dijon, Ardisson… On a pris le petit déj’ avec Laurent et son pote Gabin.

Propos recueillis par Chablis Winston et Martial Ratel, Interview en collaboration avec Radio Dijon Campus.

L’idée de ce film, c’est toi Gabin qui la propose à Laurent ou l’inverse ?

Laurent : Ni l’un ni l’autre (rires).
Gabin : C’est un subtil mélange des deux. On s’est rencontrés au festival Yeah (le festival organisé par Laurent Garnier à Lourmarin, ndlr) en 2013. J’ai commencé à faire les vidéos du festival qui faisaient marrer Laurent. Moi je n’y connais absolument rien à la techno. Laurent Garnier, je vois vaguement qui c’est mais c’est très flou pour moi qui écoute Pink Floyd et Bob Dylan. Et la culture de cette musique m’est complètement passée à côté. En le rencontrant et en découvrant sa collection de disques, en lisant son bouquin, Electrochoc, en me rendant compte qu’il est fan de Radiohead comme moi, que Melody Nelson est un album fondateur comme pour moi : on se dit qu’on a pas mal de choses en commun. Surtout, je me rends compte que j’ai complètement loupé 40 ans de musique en m’étant arrêté à Ziggy Stardust. Je me dis que c’est quand même hyper intéressant cette histoire de la techno. Il en parle super bien et son livre m’a ouvert les yeux sur Giorgio Moroder, Kraftwerk, toute cette époque. L’idée me taraude. Et puis un jour c’est Laurent qui est revenu vers moi en me disant « J’ai pas mal de propositions de producteurs pour faire des docus sur “ Moi-ma vie-mon œuvre ”, ma victoire de la musique et tout… Mais ça m’intéresse pas de le faire comme ça. Ça pourrait être intéressant de faire un docu. Et si il y a un film j’aimerais bien que ce soit toi qui le fasses ». Assez vite il m’a dit : « Est-ce que tu veux venir au Japon avec moi en tournée ? ». J’ai dit oui tout de suite. Ça s’est fait spontanément, sur la route, sans scénario, au début sans producteur.

Le film s’est construit de lui-même, vous avanciez et le film avançait aussi ?

L : Exactement. Gabin a commencé à me suivre en tournée. Il a rencontré plein de monde. J’aimais beaucoup le fait que Gabin ne connaisse rien à cette musique-là, je trouvais que c’était un vrai atout. Et puis voilà après il est venu au Japon, il est venu aux États-Unis.

Dans le film, il y a 3 ans d’images quand même.

L : Oui, 3 ans d’images. On démarre comme ça et très rapidement on se dit : « Ok on fait un documentaire mais y’a pas de synopsis ». En lisant le livre, il me dit : « Je comprends que Détroit c’est important, Chicago c’est important, New York c’est important, ça c’est important etc… » Du coup, je lui dis : « Ok, tu veux parler à un mec de Détroit tiens, voilà le numéro de Jeff (Mills) voilà le numéro de Derrick (May) » et il se retrouve à faire des interviews mais sans synopsis. En fait ça s’est fait vraiment naturellement. C’est devenu une évidence à un moment avec tout ce qu’il avait filmé. Je pense que si on était partis sur une idée précise, c’était peut-être pas la bonne façon de faire.

©Julien Lasota

Gabin, quelle était la bonne distance pour filmer Laurent ? Comment on appréhende cette « légende » de la musique ? Comment tu te situes par rapport à ça ?

G : Je pense que le fait de ne pas du tout être fan de cette musique, ça a été très malin de la part de Laurent. Pour moi, c’était un mec très sympa avec qui je travaillais. Je savais que c’était un DJ très connu mais le personnage tutélaire qu’il représente dans le monde de cette culture, c’était un peu abstrait pour moi. Il y avait un truc très simple en fait par rapport à Laurent : « Je te suis dans ton métier, raconte-moi ton métier, raconte-moi ta culture, raconte-moi ton histoire »

Laurent, tu es dans la production du film ?

L : Non pas du tout.

Pour le final cut, tu as donné ton avis ?

L : J’ai donné mon avis. Déjà Gabin n’avait jamais fait de long métrage et quand j’ai vu la première
version du film… Elle était très longue, faisait plus de 2h. Je pense que Gabin avait le cul entre 2 chaises. Un producteur qui lui disait « il faut y aller, il faut livrer ! » et ce qu’il avait envie de faire, plus moi et ma vision du truc. Je l’ai toujours laissé très libre et c’est vrai que quand il m’envoie ce truc là, je l’ai appelé et je lui ait dit “Gabin ça le fait pas, ça marche pas, ça marche pas du tout.”

G : En fait, j’étais la tête dans le guidon et je ne savais plus ce qui était bien, ce qui était mauvais. Je savais que ça ne fonctionnait pas mais que j’avais besoin de le montrer et d’avoir des retours. Laurent était super. Il a eu ce regard extérieur en me disant « là, tu te trompes » et ça te permet d’avoir des discussions constructives avec des gens qui ont un œil bienveillant. Ça m’a libéré sur plein de choses et on a trouvé des solutions sur tous les problèmes narratifs.

C’est souvent compliqué de mettre en image la musique, des gens en train de danser, de faire la fête, de capter un peu l’essence du dancefloor. Quelle est ta méthode Gabin ?

G : C’est un énorme travail de tournage. Ça se passe énormément sur le public et sur l’énergie. J’ai la chance d’être avec Laurent qui a ce rapport au public. J’ai mis longtemps avant de comprendre ce qu’il se passait : ce qu’est en train de faire le DJ, où en est le public et le moment où ça switch. Ensuite, il faut transcrire ça en images, c’est un travail de chef op’, là où tu te places, comment est la lumière, qu’est-ce qu’il va se passer… Ensuite pour moi, toute l’écriture narrative, esthétique, elle se fait au montage et là j’y passe des heures et des heures avec Antoine Gazaniol, le monteur qui a fait un travail incroyable.

Est-ce qu’on peut comparer le montage ciné à un mix de Laurent, associer des sensations différentes pour amener le public où tu veux ?

G : J’ai eu cette discussion une fois avec le public après une projection. Je me suis dit qu’il y avait pas mal de similitudes en effet. En le faisant, je ne le pensais pas comme ça mais c’est vrai qu’il y a en tout cas un travail sur la recherche de l’émotion pour le public.
L : Je crois que c’est la même chose. Je trouve que quand tu vas voir un film, des fois au bout de 10 min, tu sais que tu vas passer un bon moment, tu vois ? Et rarement tu es déçu après ça. Et je pense que t’as ça avec Gabin, c’est ce qui m’a séduit dans ses images. Je trouve qu’il a justement cet œil pour mettre en image, sa sauce à lui, sa façon de mixer les choses, mélanger les images et la musique pour te faire voyager.
G : Mais moi j’ai le temps, toi, t’es en live, (rires) moi je peux passer trois mois dans la salle de montage. Je peux retravailler ma séquence tant qu’elle ne marche pas. Toi si tu te plantes en live…

Ok on fait un documentaire mais y’a pas de synopsis.

Ce film, c’est une histoire de l’électro à travers la carrière et la vie de Laurent Garnier. Ce qui transpire c’est la dimension politique. Laurent, finalement, très vite dans les années 1990, tu es devenu un porte-parole. Tu es mis en avant dans un milieu où il y a beaucoup d’anonymat, des mecs masqués, des mecs casqués qui ne se montrent pas. Toi tu montrais ta gueule et tu prenais la parole pour tout le monde. Est-ce que c’est les gens qui ont fait de toi un porte-parole ?

L :
Alors les gens masqués, c’était un choix politique. Ce n’est pas anodin les gens masqués que ce soit Underground Resistance ou Thomas et Guy-Man (de Daft Punk, ndlr), il y avait une vraie philosophie de dire « on ne va pas montrer nos tronches » .

Mais toi politiquement, tu as assumé de montrer ta tronche et d’être la tête de gondole du combat politique.

L : Oui, alors peut-être à un moment à mes dépends parce que ça m’a peut-être cramé quelques plumes, parce que je suis un peu soupe au lait donc j’ai dû dire plein de conneries. C’était quelque chose de très fort, de très vite, de très gros. Rapidement, on est venu me voir pour parler à la télé. Et je l’ai fait parce que j’étais fondamentalement passionné par ce que je faisais. On a traversé des périodes très compliquées limite violentes, incohérentes. Il fallait bien que quelqu’un y aille et je me suis toujours dit qu’à partir du moment où tu défends quelque chose, il faut essayer d’aller au bout pour le défendre. J’ai fait des trucs chez Ardisson qui m’ont vraiment coûté des points. Je me suis retrouvé dans des émissions de merde, avec des gens qui n’en avaient absolument rien à foutre de ce qu’on venait défendre, qui étaient là pour nous casser… J’ai appris à mes dépends qu’il faut faire attention avec la presse, voilà. Je n’avais pas vocation à devenir porte-parole mais à un moment on m’appelait tout le temps. Et d’ailleurs il y avait une séquence dans le film où Quentin (Dupieux, ndlr) en parlait en disant « Laurent s’est perdu », c’est une séquence qui est malheureusement coupée… J’y allais parce que j’étais vraiment sincère et que je voulais défendre le truc. On se faisait tellement tabasser de tous les côtés… Parce qu’il faut bien remettre le truc dans le contexte, c’était hyper violent la presse, tu peux pas te rendre compte. On était traités de nazis, de sales PD… C’était ouf… On était tous des drogués, gays, nazis, enfin on a tout eu. Il y a eu un titre dans l’Humanité : “La techno a ses rites, ses gourous et ses croix gammées” (article du mardi 15 Juin 1993, ndlr)…

Tu parles de te protéger Laurent et on se demande justement comment as-tu fait pour ne pas t’abîmer dans la came, dans l’alcool, dans la fatigue, dans la nuit depuis toutes ces années ? Comment as-tu pu passer à travers tout ça ?

L : J’ai su comment très bien m’entourer. J’ai toujours travaillé avec des gens qui ne me voyaient pas comme étant une star, parce que je ne le suis pas et je ne me suis jamais pris pour tel. On travaille pour la musique et pour le plaisir et ça c’est clair depuis le tout début. J’ai toujours dit à mes équipes proches : le jour où je fais une connerie, vous m’appelez et vous me dites « Laurent t’es complètement con ». Vous ne prenez pas des gants pour le me dire. On ne va que dans des trucs pour se faire kiffer. Après bien sûr on veut tous gagner notre vie, normalement, mais il faut bien garder les pieds sur terre et le jour où je dérape il faut surtout me le dire. Donc y a eu des moments où Christian m’a appelé en me disant « T’as vraiment déconné, t’as merdé, je suis pas content, ça va pas du tout il faut se redresser ». Erik l’a fait, je l’ai fait avec Erik, tu vois on avait ce rapport-là et je suis resté avec une toute petite équipe, qui ne travaillait qu’avec moi en gros et en fait je pense que c’est ça qui a été le truc fort de notre travail. Ouais je travaille avec des gens très humains.

Pour moi, la techno a toujours été la musique du lendemain, la musique du futur. Si je n’écoute pas ce qui se fait aujourd’hui et ce qui sera intéressant demain, je ne vois pas l’intérêt.

Tu t’intéresses encore beaucoup à ce qui sort dans l’électro, à ce qui se fait en ce moment ?

L : Écouter ce qu’il se passe, c’est la base de mon métier. Si tu vis dans le passé, tu deviens un artiste poussiéreux. Si je ne jouais que du Underground Résistance aujourd’hui, ok ça serait cool et je ferais plaisir à une tranche de gens qui ont 40-50 ans mais ce n’est pas ce que j’ai envie de faire, moi j’ai envie de découvrir. Pour moi, la techno a toujours été la musique du lendemain, la musique du futur. Si je n’écoute pas ce qui se fait aujourd’hui et ce qui sera intéressant demain, je ne vois pas l’intérêt. La base de mes mix c’est la nouveauté. J’ai envie de faire découvrir de la musique, je suis un passeur moi. Mon métier, c’est d’être passeur. Je fais danser les gens. Je les fais kiffer. J’essaye de leur faire passer les meilleurs moments, des moments en tout cas forts pour qu’ils puissent s’en rappeler longtemps. Mais, la base de mon truc, c’est leur faire découvrir des choses. Je ne suis pas un juke-box.

Et en plus, tu es le « le DJ des DJ » pour reprendre la formule de Jeff Mills dans le film.

L : Venant de Jeff ça pèse.

G : C’est une séquence, au début où on essaie de présenter un peu qui est Laurent Garnier. C’était un gros enjeu narratif. Dès le début, il fallait que j’arrive à faire comprendre à ma grand-mère qui allait regarder le film et aux gens qui suivent Laurent depuis 25 ans qui est Laurent Garnier, ce qu’il représente dans ce monde là, sans pour autant tomber dans le truc où on lui beurre la tartine, enfin pas tomber dans un truc trop à la gloire de Laurent Garnier.


Je voulais voter Laurent Garnier à la fin du film (rires).

G : Justement, ce n’est pas pour le flatter mais il y a vraiment un truc chez lui assez authentique et assez humble… En même temps, on était en train de faire un film sur sa vie et sa carrière, il fallait trouver ce ton où on comprenait l’importance du personnage sans pour autant tomber dans un truc où on est trop… J’avais fait une première séquence où j’avais mis un peu toutes les punchlines de ces gens, elle est super quand tu regardes le truc, tu te dis « Wouah ! Laurent Garnier, c’est le dieu sur terre ! Il pèse » mais c’était trop en fait.

On est obligé de parler de Dijon. Tu as une histoire avec la ville. Il y a toute une génération qui a épuisé sa jeunesse à l’Anfer (club dijonnais mythique fermé en 2002) en allant voir tous ces grands noms qu’il y a dans le film et que tu as fait venir ici. T’as eu une résidence, t’as été présent à Dijon et tu as fais partie du paysage culturel pendant un paquet d’années dans les 90’s. Quel rapport tu entretiens avec Dijon ? Parce que les gens de cette génération là t’adulent.

L : Dijon, je suis arrivé ici un peu par hasard en fait. J’ai rencontré Fred Dumélie qui était le boss de l’Anfer. je l’ai rencontré en Italie. À une soirée dingue à Rimini. Il me dit : « J’ai un club à Dijon, j’aimerais bien faire des soirées techno. Est-ce que tu veux bien venir ? ». C’était en 1991 ou début 92, on vient faire cette soirée à Dijon, il y a 800 personnes à 22h. À minuit et demi, il en reste 70 ! On vide la boîte. Donc on se dit « Ok Dijon c’est pas pour nous ». On prend une énorme murge, à 4h du mat’ on arrête la soirée, Fred arrive et je lui dis : « Bon bah c’est mort, c’est fini ». Il me dit : « Ah, non, non, on recommence le mois prochain ». Je lui dis : « Mais toi t’es un ouf ! ». Il me dit : « Moi, je veux ça ici. On recommence le mois prochain ». « Ok, écoute, je vais quasiment tous les mois à Lausanne le samedi, je fais le Rex le jeudi soir à Paris, le train s’arrête à Dijon. C’est simple, je viens pendant quelques mois, on fait les vendredis et on voit ce qu’il se passe. J’ai ma résidence à Paris, on fait la même ici, on fait les même flyers, on emmène le concept dès que j’ai un invité. »

L’homme qui murmurait à l’oreille des rideaux ©Julien Lasota


C’était les soirées Wake Up ?

L :
Il y a d’abord eu New Age – je ne savais même plus que j’avais fais les New Age mais comme je suis entrain de faire mon site internet, je revois tous mes vieux flyers, après y a eu les Wake Up. Toujours est-il que pendant 4-5 ans, je viens une fois par mois, le vendredi à Dijon. La scène dijonnaise a grandi grâce à Fred qui a persévéré. C’est vrai que les premières soirées on venait me demander du rock. « Tu peux pas jouer les Beatles ? ». La cabine était vraiment accessible. Tu avais un espèce de petit box, tu montais et tu pouvais parler au DJ. Mais on a continué, on a assumé et ça a cartonné. Parce que ça explosait à Paris aussi, les gens lisaient un peu la presse et voyaient ce qu’il se passait. Ils se disaient « il se passe un truc à Dijon ». Mais c’est Fred qui a un moment n’a pas été un patron de boîte normal qui t’aurait dit à la première soirée : « On n’a pas gagné de fric tu te casses ». Ce que 95% des patrons de boîte feraient. Mais ce n’est pas plus Dijon qu’autre chose. Moi Dijon, j’arrivais en voiture, je me perdais dans toute la ville, je ne m’y retrouvais jamais, j’allais à l’Anfer et je rentrais à Paris où j’allais le lendemain à Lausanne et j’ai fais ça pendant des années… Mais à Dijon, il y a aussi des gens comme Vitalic et d’autres qui ont aidé à ce que la scène grandisse et explose bien sûr.

Pour toi Laurent, c’est 1999 l’année où la musique électronique a une reconnaissance. Dans le film, tu parles du Flat Beat de Mr Oizo. C’est ça le point de bascule où la techno devient populaire ? Maintenant l’électro c’est de la variété, sans être péjoratif, c’est ça qui remplit les festivals, avec le hip-hop, qui remplit les Zéniths.

L : C’est de la vraie musique populaire sans que le quidam moyen ne connaisse cette musique pourtant. Par exemple, les gens connaissent mon nom mais beaucoup ne connaissent absolument pas ce que je fais ou ne connaissent pas la musique que je joue. Il y a 2 niveaux. Il y avait un avant Flat Beat. Il y a eu certains morceaux très undergrounds comme le French Kiss de Lil Louis qui était rentré dans le top 50 à la fin des années 80. D’ailleurs à un moment, il y avait 3 morceaux qui se ressemblaient : le French Kiss de Lil Louis, un autre qui était une sorte de version gay de French Kiss avec un mec qui hurlait dans le film et une version complètement beauf. Qui est-ce qui avait fait cette version de merde qui s’appelait Beau le lavabo ?…

Les gens connaissent mon nom mais beaucoup ne connaissent absolument pas ce que je fais ou ne connaissent pas la musique que je joue.

…Vincent Lagaf !

L : C’est ça ! Mais l’instru c’était French Kiss et les 3 étaient dans le top 50 au même moment ! Mais Lil Louis dans le top 50 ça n’a pas rendu la techno plus populaire. C’est vrai que quand arrivent Mr Oizo Quentin Dupieux et sa marionnette, les Daft Punk, tout le truc autour de la French Touch…, t’as des gens qui commencent à séduire le public américain. Ils vont faire d’énormes concerts aux États-Unis et commencent à vendre vraiment beaucoup de disques. Quentin, il fait Disque d’or en France, Disque d’or en Belgique… Disque d’or partout. Le mec vend 3 ou 4 millions de single. On ne te regarde plus du tout de la même façon. Et c’est vrai qu’entre 1998 et 2000, plein de nouveaux managers arrivent, des mecs qui sont dans le business depuis longtemps et qui changent la donne. Ça devient très basé sur l’argent, sur le star système, beaucoup de choses bougent à cette période et donc ça aide à faire exploser cette musique là. Mais c’est vrai que Quentin, entre autres, a été un vrai détonateur, il a donné une vraie impulsion pour que ça devienne plus populaire.

Texte : Chablis Winston et Martial Ratel // Photos : Julien Lasota
Interview en collaboration avec Radio Dijon Campus