C’est enfin le retour du festival d’arts dans (et avec) l’espace public du 9 au 25 juin à Besac, mais aussi à St-Vit et Dijon ! On a tchatché avec David Demougeot, le dirlo du festival. Il nous cause de cette 11ème édition. 

C’est quoi pour toi le festival Bien Urbain ? 

C’est un festival qui veut amener l’art dans le quotidien des gens. Ce sont des œuvres qui sont contextuelles, qui ne peuvent pas être créées ailleurs que là où elles sont créées. C’est important pour nous que les œuvres soient faites dans la ville et le plus possible avec les gens, en collectif.

Quelles sont les nouveautés pour cette 11ème édition ?

Le dimanche 18 est un temps important pour nous puisqu’on sort un documentaire réalisé par des réalisateurs Ukrainiens qui ont bossé sur les 10 premières années du festival. Ça sera donc la première de ce documentaire au ciné Le Kursaal à Besac. Le film retrace l’histoire du festival et parle surtout du sens que cela peut avoir de créer de l’art dans l’espace public. Il y a aussi pas mal d’images d’archives, d’anecdotes…

On participe aussi à la fête de quartier des Clairs-Soleil où on va présenter la grosse sculpture en terre Bibiche On Fire de l’artiste Ju Huyn LEE. Je suis aussi super content d’accueillir l’artiste Ampparito qui va faire plein de performances avec les gens. Il va proposer des choses sur la clôture du festival. 

Le festival n’avait pas eu lieu l’année dernière et depuis, Bien Urbain se fait plus que tout les deux ans, tu peux m’expliquer pourquoi ?

On fait ça tous les deux ans parce qu’on voulait avoir plus de temps pour pouvoir préparer le festival et aussi pour que les années où il n’y a pas de festival on puisse faire des résidences de projets qui ne sont pas forcément dans l’énergie d’un festival. Les années où il n’y a pas de festival on retrouve des projets au long-court et c’est super important pour nous que l’art dans l’espace public ne soit pas cantonné à une histoire de festival et d’événementiel.

On ne va pas recouvrir la ville mais plutôt « faire avec ». On n’a pas envie de repeindre la ville, c’est pas notre idée.

Pour cette nouvelle édition, c’est le « faire avec » qui est mis à l’honneur, tu peux m’en dire plus ?

Pour nous il y a deux sens : il y a faire avec les gens ; chaque projet est travaillé avec des bénévoles, des équipes et souvent avec du public. Et il y a aussi « faire avec ce qu’on a » c’est-à-dire avec les contraintes des lieux et se dire que c’est pas quelque chose qu’est autonome, dans le sens où on se débrouille avec beaucoup de contraintes.

Bien Urbain va se dérouler dans l’espace public à Besac, à St-Vit et même Dijon, y-a-t-il une volonté de développer ce festival hors Besac ?

À St-Vit c’est la 3ème année qu’on peint les tunnels piétons de la ville, c’est un partenariat qu’on a et c’est l’artiste Vilx qui peint. À Dijon, c’est la Région qui nous a proposé de mettre en valeur un artiste régional sur le mur du Conseil Régional boulevard de la Trémouille. L’artiste c’est Félix Mujo, on travaille avec lui depuis quelques années déjà, il fait de super projets dans des écoles.

À force de repeindre Besac, il ne va plus y avoir de place sur les murs à la fin, non ? 

Cette année on fait qu’une seule peinture murale finalement, les autres sont dans des endroits un peu particuliers qui sont souvent éphémères. On s’est rendu compte qu’au fil des années on fait de plus en plus de projets un peu chelou, avec de la céramique, de la danse, du vélo, de la projection… On ne va pas recouvrir la ville mais plutôt « faire avec ». On n’a pas envie de repeindre la ville, c’est pas notre idée.

On sort un documentaire par des réalisateurs Ukrainiens qui ont bossé sur les 10 premières années du festival

Si on va un peu plus dans le détails, qu’est-ce qu’on va découvrir cette année ? 

Ce sont les artistes Camille Bondon et Charlotte Beltzung qui ouvrent le festival avec La Grande Danse à la Gare d’Eau à Besac. Elles ont créé plein de costumes et d’accessoires en céramique avec des lycéens et lycéennes de la région et l’idée ça va être d’inviter les gens à enfiler les costumes et accessoires et de les inviter à danser dans un décor imaginé par Camille. 

Le lendemain, ce sont les deux artistes Ella & Pitr, connus pour leurs peintures au sol de géants mais visibles qu’en drone depuis le ciel. On va déployer 200 draps Place de la Révolution et l’idée c’est que ces draps forment un dessin qui sera visible uniquement du ciel, et retransmis en direct sur Instagram, sur les panneaux publicitaires de la ville et chez les commerçants de la ville aussi.

On a aussi plusieurs peintures murales avec les deux artistes ABCDEF et Dima Mykytemko qui font de la peinture abstraite. Ces artistes veulent faire leurs œuvres en fonction des lieux, ça va être une surprise car on ne sait pas vraiment où ça sera situé, on sait juste que ce sera au bord du Doubs.

On a également une grande peinture avec Doa Oa. Cette artiste tient un herbier à l’international et elle fait ça sur les murs. Quand elle débarque dans une ville elle se renseigne auprès des botanistes, des assos de préservation de l’environnement et des espèces endémiques des lieux et elle les peint sur les murs. Là elle va peindre le Saxifrage, une plante qu’on trouve que dans le Jura et qui est menacée par le changement climatique. Ça se passera en plein centre-ville rue Bersot. 

On fait plein de visite dont une balade à vélo avec La Rodia et le long de la balade, dans des lieux insolites, il y aura deux concerts et des œuvres de Bien Urbain. 

À La Citadelle y’aura l’atelier du collectif Ne Rougissez Pas avec le Musée de la Resistance et de la Déportation. En fait pendant la guerre on faisait des affiches, des tracts très étonnants et là le collectif propose de travailler autour de ces méthodes d’inventions de messages codés, d’images cachées… Les gens pourront donc créer leur propres visuels. 

Propos recueillis : Maïa // Photos : Bien Urbain – Juste Ici