C’est le retour du printemps (presque, promis), et avec lui du festival Art Danse à travers le tout Dijon. C’est la 36e édition, toujours organisée par Le Dancing – CDCN. Les dijonnais pures souches se souviendront que le festival porte l’ex-nom du centre, changé il y a quelques années suite à sa labellisation. Alors rendez- vous samedi 16 mars pour l’ouverture du festival qui durera jusqu’au 6 avril prochain dans toute la métropole dijonnaise pour découvrir un panorama de la création contemporaine. On vous en parle un peu plus en détail. 

Le dancing, c’est déjà une vieille histoire, puisque l’asso originelle, Art Danse, est crée en 1988. Depuis, le festival est présent chaque année pour partager et faire vivre la danse contemporaine auprès du public dijonnais. Du coup, sa forme a pu changer, évoluer d’année en année, mais son principe reste le même. Aujourd’hui, il s’étale sur trois semaines, avec autant d’évènements en semaine qu’en week-end, et toujours accessible au plus grand nombre. Ça se passe au Dancing, bien sur, leur salle dédiée, mais aussi à l’Atheneum, au Consortium, au Singe en Hiver ou encore à La minoterie, entre autre. On retrouve cette envie d’émulation dans toute la ville, et ce partage des lieux culturels pour une même manifestation qui s’étire et s’étale. 


« La danse c’est toujours engagée, il y a toujours une idée de mettre au plateau des émotions via le corps »

Comme les éditions précédentes, Art Danse présente une programmation engagée, et cette année particulièrement autour des questions de l’identité (dans toutes ses formes) et du corps. Mais ce n’est pas simplement une volonté d’inviter des artistes qui portent des valeurs dans leurs oeuvres, c’est aussi la volonté de montrer l’engagement intrinsèque de la danse, « La danse, c’est toujours engagée » nous dis Mathilde Jarrossay, chargée de comm’ pour Le Dancing. C’est une volonté du directeur de programmation, mais elle nous indique que c’est également quelque chose qui se retranscrit dans la volonté des chorégraphes et des créations contemporaines, qui laissent rarement de côté les sujets d’actualités. « Les chorégraphes vivent avec nous, et le biais artistique est toujours un bon moyen de parler de ce qui se passe dans le monde ». 

Péter le cube, César Vayssié, 2021

On vous l’a dis, c’est forcément beaucoup de spectacles de danse. Mais pas que ! Art Danse, c’est aussi l’occasion de dépasser son rôle de spectateur avec des ateliers participatifs qui vous feront danser, dont certains particulièrement destinés aux enfants (Dancing Kids, atelier parent/enfant le samedi 30 mars), si vous aviez pas d’idées pour votre week-end familial. Y’a aussi de l’expo, des tables rondes autour des spectacles… Tu peux retrouver tout le programme ici, mais on te présente nos 3 must see de la manifestation. 

Tu veux pas juste voir, mais aussi faire ? Pendant ces trois semaines, on va retrouver plusieurs ateliers conviviaux, durant lesquels tu pourras t’essayer à différentes pratiques de danse. Notamment le 20 mars, César et Ferdinand Vayssié animeront l’atelier « Postures et impostures », pour explorer « les gestes de la postures comme phénomène chorégraphique contemporain ». C’est gratuit avec le billet pour Péter le cube, le spectacle de César Vayssié qui jouera le samedi 23 mars au Théâtre Dijon Bourgogne (Salle Jacques Fornier). Par contre faut s’inscrire, via inscriptions@ledancing.com. 

Sinon, on a aussi une belle programmation au Singe en Hiver, avec l’expo/projection de Alternative bodies, de Anne Collod et Jacques Hoepffner. Quésaco ? Une forme hybride, entre audiovisuel et danse, avec une série documentaire en 5 épisodes qui produit une nouvelle lecture des oeuvres des chorégraphes Ruth Saint-Denis et Ted Shawn. Ils ont beaucoup participé à définir la danse moderne nord-américaine au début du 20e siècle, en élargissant leur inspiration hors des limites de l’occident. Anne Collod réinterprète ces danses en s’interrogeant sur des plans esthétiques, mais aussi très politiques : altérité, appropriation culturelle, exotisme et colonialisme, stéréotypes de genre… C’est à voir au Singe en Hiver, du 23 au 27 mars. Et le samedi 23, pour le vernissage, Sherwood Chen interprétera Lazy nautch et Incense de Ruth Saint-Denis.

Martyre, Malika Djardi

 Les 4 et 5 avril, ce sera l’occasion de retrouver Malika Djardi avec son spectacle « Martyre ». Il fait écho à son très beau « Ma prière », créé il y a déjà une dizaine d’années. Elle y reprend la forme du solo documentaire, et nous ramène une nouvelle fois la figure de sa mère, maintenant atteinte de la maladie d’Alzheimer. Entre sa danse et celle de sa mère, c’est une encore une forme hybride, pleine d’émotions et d’affection que nous offre la chorégraphe et danseuse. Le plus ? Avant les représentations, des étudiants de l’ENSA présenterons le travail réalisé dans l’année avec Malika Djardi, c’est les « Impromptus performés ». 

Et ça, c’est qu’une petite partie du programme de ces trois semaines de danse contemporaine à Dijon. Alors du 16 mars au 6 avril, t’as pas vraiment d’excuses pour pas trouver un moment pour venir profiter d’un spectacle ! 

Texte: Emma Sko // Couverture : ©Werner Strouven // Photos : Le Dancing , ©César Vayssié , ©Malika Djardi