On a rencontré le trio de Caen à la Vapeur de Dijon à l’occasion de l’Extra festival. Après 8 ans d’absence, le groupe le plus déglingue de la pop française revient aux affaires.
Interview réalisée avec Radio Dijon Campus

Récemment, le site Benzine.com vous a considéré comme les « Quentin Dupieux de la musique », dans le sens où « ils réalisent des propositions artistiques différentes, décalées à la fois drôles et déstabilisantes, sans toute fois rompre avec les codes d’un genre populaire », je cite bien évidemment. Alors première question les GaBLé, est-ce que pour vous c’est flatteur ou alors depuis le film Daaaaaali, c’est Daaaaaali m’a tué ?

Mathieu : Moi je suis d’accord…

Gaëlle : Moi j’ai pas vu Daaaaaali.

M : Moi j’ai pas vu Daaaaaali mais je trouve que ouais c’est hyper flatteur, c’est un beau compliment.

Thomas : Ça veut dire qu’on fait trop de musique, que y’a deux ou trois albums qu’on peut-être du pas faire (rires).

On a attendu sept ans pour cet album. Qu’est-ce qui s’est passé ? Vous avez fait quoi ? Vous étiez en vacances ou quoi ?

M: Mais non mais non… On a tourné un ciné-concert pendant quatre ans. Ça fait que trois ans à ne rien faire (rires)… Fin attend on a pas rien fait, on a fait notre album, pendant trois ans

Le ciné-concert c’était des dessins animés, c’est ça ?

M: Ouais, c’était des vieux dessins animés des années trente. Ça nous a permis de changer un peu de la période de concerts. Faire des ciné-concerts, c’était autre chose.

Bon, alors, on a quand même attendu huit ans pour avoir cet album et moi, je suis un peu déçu parce que y’a 10 morceaux alors que sur le premier album genre, y a plus de vingt ans, il y avait 27 tracks quoi. Il y avait des trucs qui s’appelaient TF1 fucks me quand même et Herman Düne Harmonicist Doesn’t Need Hashcookies Anymore. Qu’est-ce qui vous arrive ? Vous aviez peut-être trop de morceaux et vous en avez éliminés ?

M: Alors y’a eu de ça, mais il y a eu aussi qu’on a rallongé vachement les morceaux, et plutôt que de faire avec trois morceaux de trente secondes, on a choisi d’en faire un d’une minute trente (rires). Ça faisait du bien de se bousculer et pas forcément refaire un énième album de GaBLé, comme on aurait pu faire avec… j’allais dire les codes qu’on avait déjà. On s’est un peu bousculés a essayer de faire autre chose et moi, je suis plutôt fier. Je suis désolé que ça te peine…

Non mais c’était une blague aussi.

M:Je suis plutôt content. On s’est bousculé pour essayer de faire un autre chose.

Ça a été dur de changer de direction ?

G: Non, je crois qu’on était quand même tous les trois. Ça faisait longtemps qu’on travaillait de la même façon et ça nous faisait du bien aussi de changer un peu d’axe.

Les anciens albums étaient produits plus dans l’urgence ?

M: Ouais, c’est ça. Et comme là on avait beaucoup de temps on les a chiadé, on les a bossé longtemps. Est-ce que c’est ça qui a aidé à ce que ça dure plus longtemps? J’ai envie de croire que oui.




Peut-être c’était un moment de vie plus classique, alors peut-être qu’on a fait des morceaux plus classiques…

Les morceaux, par rapport à ce que vous faisiez avant, ils ont des formats un peu plus classiques, un peu plus pop, presque format radio on pourrait dire. Est-ce c’est une volonté de votre part d’avoir des trucs presque plus accessibles pour les gens qui ont pas envie de programmer des choses qui partent dans une direction toutes les 14 secondes ?

M: Je crois qu’on l’a pas pensé comme ça, c’est plutôt que… Je ne les trouve pas plus standard, non, comment t’as dit, plus classique. Et ben je crois que j’avais besoin, peut-être c’était un moment de vie plus classique, alors peut-être qu’on a fait des morceaux plus classiques…

Ce qui change c’est que ça change que trois fois de direction à l’intérieur d’un morceau au lieu des quinze fois avant.

M: C’est ça.

C’est parlant sur le morceau que vous avez fait avec les Meridian Brothers, belle collab… et comment c’est arrivé ? Racontez-nous ça.

M: On a eu envie… eh vous dites quand vous voulez parler parce que y’a que moi qui parle là (rires).

G: Moi je trouve que tu parles bien.

M: (rires) Et pour les Meridian Brother, on est des gros fans, parce que on aime leur côté foutraque, cumbia, psyché… On leur a écrit, on leur a dit: est-ce que vous êtes ok? Ils ont dit: d’accord, donc on a fait ce morceau.

Bravo en tout cas, très bon morceau. Un autre morceau qui dure, alors celui qui dure moins d’une minute dans l’album, qui s’appelle Ça va Michel ?. C’est qui, Michel? Dites-nous, est-ce qu’il avale vraiment ses chewing-gums?

M: Alors, Michel, pour l’histoire, c’est sur une cassette qu’on a retrouvé chez nous, dans notre maison. On vit dans une maison où il y avait plein de bordel et on a retrouvé cet enregistrement, qu’on trouve assez merveilleux. Un gamin qui enregistre son père…c’est une espèce de petite surprise et on sait pas qui c’est. On aimerait bien le retrouver…

Dans une vieille interview en 2009, vous disiez, quand la personne vous avez demandé si vous aviez un projet d’avenir, c’était « chanter un 14 juillet avec Bono sur les pentes de Khéops, avec un système de sangles, Sting nous accompagnerait et son clavecin ne serait pas sanglé ». Où est-ce qu’on en est de ça ? Qu’est ce que vous avez contre Sting?

M: C’est Thomas qui avait répondu à cette interview là.
T: euh ouais je devais pas… J’assume pas.
(rires)
T : On peut changer ? (rires)…

Propos recueillis par Saint-Amour et Mr. B pour Radio Dijon Campus // Photos : Edouard Barra