C’est su-su, c’est pe-per… Deux ans après la première édition, le Super Cabaret (re)pose son chapiteau à Besançon du 1er au 30 novembre, pour un tout nouveau spectacle. Sparse t’invite à sa table !
Les lumières s’allument. Un homme aux longs cheveux est seul assis sur une chaise, jonglant avec des balles blanches à peine plus grandes que des boules de pétanque. Puis, il s’arrête et fait tomber les balles. Tout d’un coup, une trentaine de balles s’abattent du toit et viennent mourir bruyamment sur la scène. Il est 15 heures 33 au parc de la Rhodiacéta, que le spectacle commence !
Mélanger les arts du cirque et le cabaret traditionnel pour offrir une expérience unique au public, c’est l’ambition du SuperCollectif. Un groupe hybride d’artistes (circassiens, musiciens, techniciens, cuisiniers) de différentes compagnies, réuni pour construire et jouer le Super Cabaret. « Il y a une personne à Besançon, une autre dans la Drôme… On s’était initialement rejoints pour monter un spectacle, on a finalement créé le SuperCollectif qui organise le Super Cabaret », affirme le musicien Eliaz Crahès.
Ce spectacle éphémère précédé d’un mois de création, fait appel à de nouveaux artistes chaque édition afin d’ouvrir le chapiteau à la diversité artistique.
À peine descendus de scène, les artistes en jeu viennent prendre les commandes, et les servent à table.
Numéros d’acrobaties, concours de talents cachés, trapèze, monocycle et musique live… Les onze performers concoctent un show savamment maitrisé de près de trois heures, haut en musique et en jeu de lumière. Les papilles n’en sont pas en reste. Lors des représentations (sauf le dimanche), le dîner est servi devant le spectacle par les artistes vêtus d’accoutrements colorés et tape-à-l’œil eux-mêmes. Ça, c’est le coté cabaret. « Cet événement nous anime d’un point de vue artistique et logistique. Le public a apprécié la première édition, forcément ça donne envie de le refaire. », juge Éléanore Lhotellier, coordinatrice du Super Cabaret.
Le tout, dans une ambiance conviviale, à la bonne franquette. En franchissant l’entrée du chapiteau bleu recouvert de rideaux jaunes, les artistes accueillent et placent le public sur des tables de différentes tailles, disposées autour de la scène légèrement surélevée. L’immersion est totale : tout est visible d’un seul coup d’œil. La régie placée au-dessus du mini-bar d’un côté du chapiteau, gère les lumières et les objets à monter ou à descendre sur le plateau. Les musiciens initialement situés à l’opposé, s’approprient l’espace : un coup perchés en haut des fondations du chapiteau, un coup au-dessus de la zone de jeu… Personne ne tient en place.
Un projet énergivore
Le spectacle suit son cours, le public est captivé par la prestation poétique avant d’être brutalement ramené à la réalité. *BANG*, tel est le bruit de la chute de l’acrobate Cochise Leberre sur le parquet de la scène, un plateau à la main. La musique se coupe soudainement et la lumière revient, l’entracte est annoncée. Note aux lecteurs : aucun plateau, tasse ou petite cuillère en métal n’ont été maltraitées durant la représentation. Les bruits de couverts, les allers-retours aux toilettes et l’odeur des moelleux au citron et à la pomme rythment l’entracte.
Mais à peine descendus de scène, les artistes en jeu viennent prendre les commandes, et les servent à table. « C’est très fatigant, car c’est énergisant », lance le musicien Eliaz Crahès, tout juste remis de sa prestation. Et comment ! À raison de cinq prestations par semaine, du mercredi au dimanche, les différents acteurs sont sur tous les fronts.
Baisser de rideau
Après l’entrée fracassante de Superchat, faisant miauler le public en cœur, les jeux de lustres lumineux et d’autres numéros hypnotisant, il est près de 18 heures et le spectacle touche à sa fin. L’encaissement des consommations terminé, les acteurs du show se rendent disponible et échangent avec les spectateurs. Dans le même temps, des bénévoles accompagnés d’autres artistes installent une table avec des goodies sur la scène. « Les gens ont l’air vraiment ravis de la soirée. Je sens qu’on était davantage dans un petit cocon aujourd’hui » se réjouit Eliaz Crahès. Si le premier dimanche des représentations s’est avéré plus calme, les vendredis promettent d’être rythmés : des musiciens sont invités à performer en deuxième partie pour poursuivre la magie jusqu’au bout de la nuit. Les artistes parlent, rient sur scène, interagissent avec les spectateurs… Ce véritable spectacle vivant tend à évoluer au fil des représentations. De quoi oublier la morosité du mois de novembre, devenu « Super » à Besançon.
Texte : Killian Cestari // Photo de couverture : Pixscenes