Sortez contrebasse, saxophone et piano ! Le D’Jazz Nevers Festival est revenu dans les rues. Depuis le 9, et ce, jusqu’au 16 novembre. Au total : une quarantaine de concerts et de représentations artistiques vont envahir les rues de Nevers. Ça groove sur du Jazz, mais pas que ! C’est pas nous qui le dit. C’est Roger Fontanel, le boss du projet. On a parlé du Festival et de Jazz qui sort des clichés.
Roger Fontanel c’est le créateur de D’Jazz Nevers Festival. Son bébé en est aujourd’hui à sa 38 ème édition. Ça en fait des dates hein ? Le Festival est désormais reconnu nationalement. Et à échelle européenne ! Le projet est labellisé depuis 2015 par l’EFFE, “Europe for Festivals, Festival for Europe”. C’est devenue un rendez-vous culte de la scène Jazz. Nina Simone, Chet Baker, Enrico Rava, les plus grands viennent performer à Nevers. Chaque année, c’est environ 150 artistes qui se déplacent et 10 000 spectateurs au total qui viennent à leur rencontre.
“C’est un projet de circulation des savoirs et de mise en avant des artistes”
Mais comme pour tout projet : c’est bien d’en connaître les origines. Revenons à la base. Un homme qui bosse dans la culture et qui veut mettre en lumière le jazz et ses pratiquants. On parlera même de jazz au pluriel. “Il est compliqué de parler du jazz au singulier. Les jazz sont multiples. Il y a différentes approches et influences.” dit passionnément le directeur.
L’union fait la force
À la base, Roger était administrateur de programme pour deux secteurs. Il s’occupait de la programmation musicale et de danse à la Maison de la Culture de Nevers. Il y avait quelques productions de jazz. Seulement, c’est compliqué d’amener son public pour des dates isolées. “D’où l’idée de créer un temps fort autour de ce genre musical” explique-t-il.
C’est donc en 1987 que D’Jazz Nevers Festival fait sa première apparition sur la scène. La seule année de leur histoire où le festival a eu lieu au printemps. Depuis 88, c’est en novembre. Un choix stratégique. “À l’époque, il y avait très peu de festival en automne, donc on a pris ce créneau-là”. Et ils ont bien fait ! C’est aussi ce qui a permis au projet d’avoir de la visibilité. Puis, cette reconnaissance.
Constat : le genre se porte bien et trouve son public en BFC. Roger Fontanel aurait pu s’arrêter là, mais il a vu plus loin. Quitte à mettre Nevers sur la carte des villes du Jazz, autant aider les artistes locaux qui veulent en jouer. Malin ! La structure s’est donc associé à “Jazz sous les pommiers”. Son équivalent normand qui veut également mettre en lumière ses chouchous passionnés. “C’est un projet de circulation des savoirs et de mise en avant des artistes” explique Roger Fontanel. Au total, six formations autour du style musical sont partagées entre Nevers et la Normandie. Nouveauté 2024 ! La capitale de la Nièvre accueille aussi des résidences au Café Charbon. Il y a trois sessions par an. Une initiative de Roger qui précise que ce soutien aux acteurs émergents ne date pas d’hier. “En vérité, on a toujours mis en avant les artistes de Bourgogne-Franche-Comté. Mais on l’affirme plus clairement cette année”.
Jazz pour tous, tous pour le jazz
Le directeur du Festival a bien conscience de la réputation du jazz qui “souffre de clichés. Pour la majorité, c’est une musique de vieux”. Mais hop hop hop, je t’arrête tout de suite. Il y a des icônes du genre musical présentent. Of course. Tel que Marc Ducret et Christophe Monnio ou Henri Texiert. Cependant, il y a aussi des plus jeunes. Comme Sélène Saint-Aimé, une chanteuse et contrebassiste de jazz française. Les équipes de D’Jazz Nevers Festival tiennent à laisser une place aux plus jeunes. “Ils sont audacieux, s’inspirent d’autres esthétiques musicales”. Il semblerait que comme toutes les formes d’art, les jazz évoluent avec leur temps et sortent de leurs zones de confort.
Si t’es toujours pas convaincue. Je vais te donner deux autres raisons d’aller faire un tour à l’évènement. Déjà, il n’y a pas que des concerts de Jazz au programme ! Danse, poésie, théâtre, photographie… Tu peux venir voir d’autres formes d’arts qui sont pas forcément liées au genre musical. Roger Fontanel appel ça “des clés d’entrées au festival”.
Et pour finir, il y a des places à 5€. Tu peux aller kiffer un spectacle en dépensant moins que pour un grec. Et ça, nous on valide !
Texte : Léa Rabet // Photo de couverture : Paul Bourdrel