Chkt (à prononcer chouquette) est une association dijonnaise et non pas une pâtisserie même si la programmation de leur festival est sucrée comme un Paris-Brest. Interactions, leur festival, revient au Cellier de Clairvaux pour sa 6ème édition. Expositions, têtes d’affiches, danse, prévention… On a interagi avec Joséphine, programmatrice chez CHKT Events. (Pssst… Sparse sera là et te fera gagner des Pontarlier le samedi).
Vous avez lancé Interactions en 2016, c’était déjà pluridisciplinaire. Pourquoi avoir créé Interactions sur ce format ?
Joséphine (programmatrice) : Depuis le début, Il y a l’idée de ne pas faire simplement un festival de musique. Il y a toujours eu une volonté de mélanger plusieurs styles, de faire venir des artistes avec un grand A, autant musiciens, que plasticiens, photographes…
En parlant de musique, chaque soir a une thématique. Le mardi c’est Musiques du monde, le mercredi Reggae-Dub… Est-ce que ça a toujours été une soirée égale un style de musique ?
Joséphine : Je suis dans l’asso depuis 2 ans, mais je peux te confirmer que c’est le cas depuis au moins 3 ans. Chaque jour a sa couleur, tu peux venir tous les soirs et passer une soirée différente. Il y a un truc, pas de plaire à tout le monde, mais d’inclure le plus de monde possible. Que chacun trouve ce qui peut lui plaire. On fait venir des artistes divers pour faire découvrir d’autres styles aussi. Par exemple, pour cette édition, on commence le mardi par musiques du monde. Là ça va être plus des sonorités arabes, orientales. On a aussi une troupe de danse orientale dijonnaise qui vient performer, La Luna Del Oriente.

Crédit : Visuel Interactions 2025 par Furious Nachos ©
Toujours dans la musique, Chkt a aussi un label : Chkt Records. Dedans, il y a Iliana et Ditz, qui vont faire la première de Di-meh, rappeur suisse, vendredi soir. Est-ce que c’est un moyen de créer des connexions entre les artistes locaux et les artistes plus nationaux ?
Joséphine : Bien sûr ! On est une asso qui produit des rappeurs donc c’était logique pour nous de les mettre en première partie. Et les deux sont très honorés de partager leur date avec Di-meh. Puis un festival comme Interaction ça facilite les liens, on est pas sur un grand festoche. Chkt, on est une bande de potes, on s’entraide, il y a beaucoup de rigolades, de délires.
« Souvent, les artistes ont à peu près nos âges. Ça installe un cadre particulier, sans prise de tête aussi. »
Et tu vois, truc tout bête, c’est nous qui allons chercher les artistes avec nos caisses, pas des bénévoles. Si je vais chercher une tête d’affiche avec ma petite Opel Corsa, forcément ça casse une barrière (rires). T’as un côté un peu friendly qui permet aux gens de parler naturellement. Puis les loges du Cellier De Clairvaux, ce n’est pas non plus gigantissime, donc on se voit tous forcément, c’est plus facile d’échanger.

Crédit : Visuel Interactions 2025 par Furious Nachos ©
En parlant d’Iliana, il y a plus d’artistes féminines cette année…
Joséphine : On voulait féminiser la programmation, oui. Ça a été un point d’honneur. Au moins une artiste féminine par soir. Je crois qu’on y arrive. Ça a été un peu plus compliqué, du coup. Il y avait la facilité de prendre des artistes masculins, plus ou moins connus, plus faciles à contacter. Mais on a fait des recherches pour trouver les pages Insta et les collectifs nécessaires pour contacter les artistes féminines. Parce qu’au fond, ce n’était même pas une option. Et Iliana, ça s’est présenté, parce qu’artiste de notre label et qu’on aime beaucoup ce qu’elle fait.
Et comme on parle de parité, j’en profite pour dire qu’on a travaillé pour faire de ce festoche un lieu safe. Cette année, on a été formé par le planning familial sur les violences sexistes et sexuelles, peu importe l’identité de genre. Donc si il arrive quelque chose, on saura comment réagir. Puis, nouveauté cette année, on met en place un stand avec notamment des capotes de verres (NDLR : dispositif qui protège ta boisson).
En plus de la scène, il y a aussi le côté exposition. Vous avez fait un appel à projets pour trouver des exposants. Comment vous avez fait votre sélection finale ?
Joséphine : Je vais te dire un truc tout bête. Déjà, faut que ça nous plaise. Alors effectivement, l’art, c’est subjectif. Mais peu importe la forme d’art, dans l’équipe, on a quand même un peu tous les mêmes goûts. Mais c’est Axel, le graphiste, qui fait l’appel à projets et qui fait une présélection en essayant de mettre différentes formes d’art. Donc, photos, peintures… Après, il ne fait pas son choix tout seul, il nous montre en réunion. Après, on fait en fonction de comment on peut disposer au Cellier aussi. Des fois, on a des plasticiens, les œuvres sont magnifiques, mais on a une limite dans la place et dans la façon d’exposer. Mais c’est une décision de groupe. Et puis, quand il faut vraiment trancher, on dit un peu tous nos arguments. Et après, on essaie aussi de varier, de ne pas prendre six photographes.

Le samedi, il y a un stand de vêtements solidaire (Chez Henry), un flashday de tatouage (Kleen)… Sur les 5 jours, pour la restauration, il y aura un traiteur mexicain, Malinalli. Ce sont des intervenants 100% Dijonnais. Il y a une volonté d’agir en local ?
Joséphine : C’est volontaire, on tient à ça, même pour la brasserie, on passe par Brasserie La Source. On est une association dijonnaise donc ça nous tient à cœur de faire vivre, on va dire, les commerces dijonnais. Au même titre que d’essayer de promouvoir des artistes dijonnais. Aussi bien des artistes style, photographes, plasticiens, peintres, tatoueurs… que des artistes musicaux. Nous, par exemple, quand on fait notre programmation musicale, on fait déjà les artistes du coin. Et après, on élargit. Ça nous tient à cœur. Puis pour revenir à la restauration, je vais dire un truc tout bête, mais pour certains artistes, il y a une exigence de manger des produits locaux, de saisons, ce genre de choses. Et pour le coup, Dimitri (NDLR : membre Malinalli) est chef traiteur. Donc il a l’habitude aussi de ce genre de choses.
Et pour la dernière question, petit challenge. Imagine que je ne connais rien au festival. T’as 30 secondes pour me convaincre de venir.
Joséphine : Je vais dire que c’est un festival où chaque jour, tu as un style de musique différent. Que tu peux te restaurer si tu aimes la nourriture mexicaine, même si t’es végé. Que tu peux boire de la Socrate et une bonne bière de la Brasserie La Source. Que c’est dans un magnifique endroit. Et que même si tu ne veux pas écouter de la musique, tu peux venir pour voir une belle exposition d’artistes au sein de ce lieu.
Alors, convaincu.e ? C’est 5€ la place, mais si tu nous follow sur les réseaux, on fait gagner deux places sur l’insta et le facebook de Sparse !
Texte : Léa Rabet // Photos : Ilena