Le prince de l’électro cold revient avec un clip et surtout une tournée avec le groupe qui a inspiré son personnage et sa musique : Kompromat. Les amis de Radio Dijon Campus ont rencontré le chalonnais à l’occasion de son passage pour les 30 ans de la Vapeur, à Dijon.

C’est quoi l’idée de ce clip, ce Noise Club ? 

Il n’y avait pas beaucoup d’images sur le projet, en termes de vidéos sur Youtube et de clips. On travaillait l’image sur les réseaux : sur Facebook, sur Instagram… Mais on n’avait pas d’identité graphique récente, et on voulait mettre un grand point là-dessus parce que l’image est la raison pour laquelle les gens vont voir un artiste la plupart du temps. Le clip est réalisé à 100% avec l’IA. Pour pallier aux énormes blockbusters où il faut des budgets faramineux, ici c’est un peu moins cher que de la vidéo. Mais lorsque l’IA est bien gérée, on ne peut parfois presque pas voir la différence. Pour le coup, ici ça se voit, c’est presque animé. 

« Ce qui m’a donné envie de créer Poltergeist, c’est Kompromat. »

Est-ce qu’il y a un aspect plus engagé, plus politique dans ta musique ? Plus tu évolues, plus t’as envie de dénoncer certaines choses. Je me trompe ? 

Dénoncer je ne sais pas, mais engagé, c’est un peu inévitable dans la musique électronique, comme dans le rap il y a 10 ou 20 ans. Ce sont des musiques qui étaient en retrait dans le paysage musical français, et j’ai l’impression qu’il y a un énorme revival qui arrive. Les gens ne faisaient pas beaucoup attention à une époque, et il y a un gros retour aujourd’hui. Donc, c’est vrai qu’il y a une forte identité dans le clip, et oui c’est pour mettre les points sur certaines choses. 

Est-ce que tu continues toujours à chanter en français, en anglais, en allemand ? Tu n’arrives pas à te décider ? 

Oui, une envie d’identité autre que le français, parce que c’est aussi difficile quand on est français. Je me retrouve beaucoup plus dans l’anglais et l’allemand avec une identité et un style spécial.

« Être engagé, c’est un peu inévitable dans la musique électronique, comme dans le rap il y a 10 ou 20 ans. »

Tu es en première partie de Kompromat, tu fais quelques dates avec eux dans cette grande tournée à guichets fermés. Et est-ce que c’est un compagnonnage ? 

Ce qui m’a donné envie de créer Poltergeist, c’est Kompromat, pour qui je n’avais jamais joué. Il y a eu la tournée Vitalic avant Kompromat, donc on a fait une dizaine de dates avec Vitalic. Et là, de faire trois dates avec Kompromat, c’est incroyable. C’est une tournée complète même en première partie…

Dans les influences, j’ai découvert et que tu kiffais la black musique : Aretha Franklin, James Brown et compagnie… étonnant.

Je ne sais pas où vous avez trouvé ça, mais oui. C’est vrai que c’est obsédant, Ray Charles, James Brown… Je me suis rendu compte, au fur et à mesure des années, que tout venait du blues et des musiques africaines. J’étais totalement hermétique aux musiques du monde et je me fais prendre sur des trucs comme de la musique congolaise. Le groove, même dans l’électro, vient des musiques qui se transmettent oralement et physiquement et pas dans la musique savante et en conservatoire. 

Interview : Radio Dijon Campus // Photo de couverture : Edouard Roussel