“Tout ce qui est petit est mignon”. Les mini-livres échappent pas à la règle. Et la pertinence, de ceux collectionnés par l’asso Marseillaise L’Articho, est loin d’être proportionnelle à leurs tailles. Fanzines Tchèque, BD holographique, ouvrages sur le cannabis… Cette sélection, aussi wtf qu’intrigante, est à retrouver en exposition à l’espace culturel Ravisius Textor à Nevers, jusqu’au 3 mai. Thierry Chancogne, une des têtes pensantes du lieu et professeur au lycée Alain-Colas, nous a fait une visite guidée.
Ravisius Textor, c’est pas un sort venu tout droit de Poudlard, mais un espace de création et d’échange. “Ce lieu a été monté comme un projet pédagogique” affirme Thierry Chancogne. Les têtes pensantes ? Des enseignants et étudiants d’études supérieurs du lycée Alain-Colas à Nevers. “L’établissement propose aussi des sections d’arts appliqués sous le nom Ésaab. Il y a licence, prépa et master”. Mais avant d’avoir un lieu physique, les étudiants évoluaient avec internet. “Toute cette histoire commence en 2008, quand je fais un blog pédagogique avec un prof de l’ERG à Bruxelles”. L’idée était de diffuser des cours en lignes sur la typographie. Et en 2011, ils créaient Tombolo, encore actif aujourd’hui. “C’est une revue en ligne collective où on articulait déjà les travaux d’étudiants et de praticiens qui nous paraissent intéressants. Ils peuvent être artistes, graphistes, éditeurs…”. Thierry Chancogne et ses collaborateurs ont vu dans l’avenir et sont les véritables pionniers de Teams (ndlr, une plateforme de travail collaboratif en ligne qui a pop avec le covid et les cours en distanciels). Puis par la force des choses, Tombolo est devenu une maison d’édition et le besoin d’avoir un endroit pour donner vie à leur projet c’est fait ressentir. Ils ont alors lancé l’association et le bâtiment Ravisus Textor à Nevers, en 2017.

L’objectif : ouvrir, pour les étudiants et habitants de la région, un lieu qui regroupe une galerie, une librairie et des ateliers. Une manière de multiplier les ressources avec des travaux d’étudiants et de pro internationaux. Thierry Chancogne souligne qu’à peu près un livre sur trois est un ouvrage d’étudiants ou d’anciens étudiants. L’établissement permet aussi de rendre du matériel professionnel accessible à tous pour faire à peu près tout ce qui leur passe par la tête. “Ici, on a notre maison d’édition qui fait des livres, un peu de médiation, des t-shirts, des écharpes, des expos aussi”. Autant dire que c’est the place to be quand tu intéresses à l’édition et plus globalement à la création en BFC. Et les travaux qui sortent de la maison d’édition ne sont pas diffusés que dans la région. “On est aussi bien à Dijon qu’à Amsterdam”. Un tas de capacités maitrisées qui permettent des évènements bien rodés.

La galerie du centre-ville de Nevers accueille actuellement Minibibliomanie. Une exposition sur des mini-livres rassemblés par la maison d’édition associative marseillaise L’Articho. “On a un gros invité par année qui montre d’abord son univers par une expo et qui ensuite, donne des cours d’été dans nos locaux, début juillet” explique Thierry Chancogne. Tu l’as compris, les invités phares de cette année, c’est des membres de L’Articho. Pour voir les restitutions de leur école d’été, produit dans les locaux nivernais, il faudra attendre l’automne. Mais en attendant, restons focus sur leur expo de présentation, en accès libre. “Il y a vraiment plein de trucs assez dingues”. Minibibliomanie, c’est près de 500 mini-livres, 0 duplicata, 100% d’originalité et de diversité. Fanzines bricolés, livres en gomme, BD dessinées à la main, et on en passe. “Des fois les critères de sélection sont liés à des maisons d’édition, des fois à des nationalités ou des thématiques”. Donc peu importe la forme, le contenu t’emmène toujours dans un univers particulier. Tu peux passer de visionner des photos de rues à lire un ouvrage sur les dangers du cannabis puis feuilleter une bande dessinée japonaise sur les Barbapapa.

Aller, on va pas tout te spoiler. T’as jusqu’au 3 mai pour découvrir ces mini-livres maxi-intrigants à Ravisius Textor à Nevers. C’est gratos, fonce !
Texte et photos : Léa Rabet