Le Frac s’habille d’une nouvelle exposition ce printemps, articulée autour des corps avec un corpus d’œuvres variées qui associent les sujets de prédilection du Frac Franche-Comté : le mouvement, le temps, l’espace… On prend donc le temps de vous en dire un peu plus sur l’expo visible jusqu’au 31 août 2025.
Corps sans graphie est composé de 3 expositions qui s’articulent donc autour de l’anatomie. Laurent Goldring approche le corps d’une façon particulière, un corps contraint, étrange comme sur une toile de Picasso ou de Bacon. On retrouve un danseur contorsionné dans une boîte de plexiglass (un truc qui pourrait être digne d’une bonne nuit de l’angoisse), ou encore une artiste juchée sur des barrières Heras (des barrières de chantiers, où on le précise quand même, la partie coupante a été limée) qui a l’air de passer un sale quart d’heure. Des œuvres qui obligent à voir le corps de façon différente, une contrainte qui apporte une certaine poésie, et un spectacle assez envoutant.
Envoûtant c’est également le cas pour l’œuvre d’Alex Cecchetti présentée au rez-de-chaussée du bâtiment : un thérémine géant où votre corps est l’instrument : « le corps et la musique apparaissent au même moment, ce n’est pas une écriture musicale avec de la danse, ni même de l’improvisation. C’est le danseur qui crée sa propre musique ». Cette pièce est un élément d’une œuvre plus globale développée depuis 2008 qui s’intitule le palais musical, s’articulant autour de la gamme pentatonique chinoise. Alex Cecchetti trouve des ponts entre ses œuvres et les drogues psychédéliques ! De son aveu, cela coûte moins cher et c’est meilleur pour la santé !
Pour compléter ces travaux et en dialogue avec le travail de Laurent Goldring et d’Alex Cecchetti, le FRAC a puisé dans ses réserves pour présenter des œuvres en échos avec le corps. C’est le cas pour cette série d’images exhumées et retravaillées par Emilie Pitoiset intitulée Tainted Love et qui s’intéresse aux Marathons de danse au USA. Au début du 20ème siècle, le marathon de danse est une pratique commune et appréciée aux États-Unis. Pour quelques dollars, des prolétaires américains venaient danser en couple pendant de nombreuses heures, voire des jours. Une pratique ridicule, qui montre l’absurdité états-unienne après la crise de 23 (on peut légitimement se demander quand Trump exhumera ce genre d’activité pour le remettre au goût du jour #maga).
Trêve d’explications ! Pour le reste, on vous conseille vivement d’aller découvrir tout cela de vos yeux. En plus vous avez le time, l’expo se termine fin août, à l’aise !
Texte : Frank Le Tank // Photos : Nicolas Waltefaugle