Bon alors, elle vaut quoi cette sélection du 65ème Festival de Cannes ? On se permet de faire une sélection dans la sélection (22 films c’est beaucoup quand même) et à première vue bien-sûr puisqu’on est loin encore d’avoir tout vu. Voici donc une petite liste des films qu’il ne faudra pas manquer.

De rouille et d’Os de Jacques Audiard
C’est le seul pour le moment que j’ai vu et promis, un article dessus viendra bientôt. Parce que ce film, il faudra en reparler. Jacques Audiard n’a plus à prouver qu’il est un des meilleurs cinéastes français actuels après De Battre mon cœur s’est arrêté et Un prophète. En adaptant (librement) les nouvelles de Craig Davidson, Audiard signe encore une fois un film à la fois brutal et délicat, servi par deux acteurs incroyables : Marion Cotillard, impecc’, mais surtout le belge Matthias Schoenaerts, déjà hallucinant dans Bullhead, encore une fois époustouflant dans le rôle de ce boxeur incapable d’exprimer des sentiments. Le film est bien parti pour avoir un prix, pour son interprétation masculine ou la palme d’or peut-être ?

 

Sur la route de Walter Salles
Bah oui bien-sûr, tous les fans du bouquin de Kerouac l’attendaient, et le redoutent sûrement un peu. Comment être à la hauteur d’un pareil best-seller ? Coppola produit et le réal de Carnets de Voyage s’y colle, avec un casting plutôt intéressant. La bande-annonce ne laisse pas présager de catastrophe a priori, ça semble bien coller à l’univers beat et jazzy de Kerouac, donc vivement le 23 mai.

 

 

Cosmopolis de David Cronenberg
Autre adaptation encore une fois (les scénarii originaux se font rares cette année, tout comme les réalisatrices d’ailleurs) du très bon bouquin de Don Delillo, avec -hé oui- Robert Pattinson, le vampire blafard de ces dames qui n’a que deux expressions faciales en magasin… Ou l’histoire d’un golden boy qui va passer une folle journée dans un Manhattan halluciné et cauchemardesque. Étonnant choix de casting aussi : Juliette Binoche. Mais avec une BA efficace et bizarre, on a l’impression de retrouver le style des débuts de Cronenberg, alors oui pourquoi pas. On demande à voir.

 

Killing Them Softly de Andrew Dominik
Un nouveau film du réalisateur australien du magnifique Assassinat de Jesse James avec de nouveau Brad Pitt. Une histoire violente de tueur à gages sans pitié, un polar en plein Boston. Voilà, il en suffit peu pour nous convaincre d’aller voir ce que ça donne.

 

 

Mud de Jeff Nichols
Nichols avait tout raflé l’an dernier à la Semaine de la critique et dans la sélection « Un Certain Regard » avec le très prometteur Take Shelter. Il revient un an après en compétition officielle avec Mud, dont l’intrigue semble encore une fois assez énigmatique : deux gamins trouvent un type perdu et en cavale sur une île du Mississippi. Pas de Michael Shannon cette fois-ci mais Matthew McConaughey et Reese Witherspoon. Décidément, les casting sont à contre-emploi cette année…

 

Moonrise Kingdom de Wes Anderson
Déjà sorti, il a fait l’ouverture du Festival avec un joli casting : Bill Murray, Bruce Willis, Edward Norton, Tilda Swinton, entourant les deux jeunes héros de cette nouvelle comédie au style bien léché du réal’ de La Famille Tenenbaum et de La Vie Aquatique. Une jolie petite histoire d’amour dans un camp de vacances dans les années 60 avec François Hardy en fond sonore, ça semble sympa.

 

 

 

Lawless de John Hillcoat
Avec Andrew Dominik. L’Australie est décidément bien représentée cette année avec le dernier long de John Hillcoat à qui l’on doit The Proposition et l’adaptation de La Route de Cormac McCarthy. Lawless nous plonge dans l’univers des gangsters des années 30 avec un joli casting : Gary Oldman, Guy Pearce, Tom Hardy, Jessica Chastain, et Shia Labeouf.

 

 

 

 

La Chasse de Thomas Vinterberg
Un film avec l’acteur Mads Mikkelsen ça ne se rate pas. Et mis en scène par le réalisateur de Festen, forcément ça intrigue. Avec une histoire glauque digne d’un film danois : un type dont la vie on ne peut plus normale sera bouleversée par une affreuse rumeur. Une chasse à l’homme démarre…

 

Holy Motors de Leos Carax
Joli titre déjà et un film d’un des cinéastes français les plus rares et les plus spé qui soient, c’est un événement. Et encore une fois un casting juste pas possible : Denis Lavant, Edith Scob, Eva Mendes et… Kylie Minogue. Pour l’intrigue, pour le moment on ne sait pas grand chose mais les premières images font penser au très bon Les Yeux sans visage ou aux films de David Lynch.

 

 

 

Enfin dans la compétition « Un Certain Regard », citons évidemment le dernier de Gustave Kervern et Benoit Delépine : Le Grand Soir, avec Poelvoorde et Dupontel en punk à chiens. Après Mammuth en 2010, ça envoie du lourd…

 

 

 

 

Alice Chappau

Photo : Sur la route (DR)