On a rencontré la jolie Hollie Cook lors de son passage au Café Charbon à Nevers. Figure émergente du reggae britannique, la fille de Paul Cook, batteur des Sex Pistols, revendique une musique fraiche et douce qu’elle qualifie de « tropical pop ». Entretien au calme après son concert.

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Comment ça va ? Je vais très très bien. C’est toujours un grand plaisir d’être en France et je crois que ce soir c’était une des meilleures dates de 2014. L’équipe est adorable, le public dégage une super énergie. Tout va très bien.

Tu viens tout juste de sortir ton deuxième Twice. L’artwork de la pochette est tout un voyage, est-ce qu’il y a une histoire derrière celui-ci ? C’est juste mon imagination. C’est un pote californien qui l’a fait. Il s’appelle Robin Eisenberg, j’aime beaucoup son travail. J’aime beaucoup échanger avec lui, je lui donne mes idées et il en fait quelque chose. Je ne pourrais pas te dire par contre d’où me vient l’idée d’être sur une autre planète avec une petite touche de zombie. J’ai toujours été attirée par les visuels des années 90 du label Tropical Records…

Tu travailles beaucoup avec Prince Fatty, c’est lui qui produit tes albums mais tu chantes également avec lui. Comment est-ce que tu l’as rencontré ? On a un ami en commun. C’est lui qui a rencontré Prince Fatty en premier. Il lui a filé mes démos, il a écouté. Mon ami est revenu en me disant : « J’ai rencontré un producteur qui est vraiment fantastique, qui chante aussi, il voudrait te rencontrer. » Ca s’est fait aussi simplement que ça. J’ai beaucoup aimé le son qu’il a donné sur ma musique. De son côté, il avait beaucoup de pistes instrumentales, je lui ai proposé de chanter dessus et c’est passé. Il est vraiment cool et tranquille. On a commencé à travailler avec Milk & Honey et depuis on bosse ensemble. Tu sais, des fois les choses sont aussi simples que ça.

Sur ton dernier album on trouve la chanson 99 qui semble être la chanson d’une déception amoureuse, est-ce que c’est une histoire vraie ? Tu chantes :

Boy I know what you’re about to say
‘Cause you’re gonna leave me anyway
What a pretty night alone
Please don’t give me your smile I adore
‘Cause I can’t touch you no more
What a cold night alone”

Oui. Indubitablement. C’est une histoire d’amour mais ce n’est pas ce que tu crois. Cette chanson parle de mon grand-père. Tout le monde pense que c’est une chanson à propos d’un garçon mais ce n’est pas le cas. J’ai fais cette chanson juste après sa mort. 99, en Angleterre c’est une glace. C’est un truc très british de manger une glace 99 sur la plage. Le studio de Prince Fatty en Angleterre est sur la côte, dans une petite ville typique. Quand j’y suis, je vais souvent sur la plage. Et mon grand père mangeait beaucoup de glace 99 sur la plage aussi dans les années 60-70 pendant les sorties de familles en vacances.

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Tu dis parfois en interview que tu étais très timide quand tu étais petite. Est-ce que c’est toujours le cas aujourd’hui ? Oui. C’est complètement paradoxal. Je peux chanter en face de centaines de personnes mais pour moi c’est très dur de parler et de rencontrer des personnes que je ne connais pas. Là ça va parce que tout le monde est très cool ce soir.

Tu es en tournée en ce moment, qu’est-ce que tu écoutes comme musique dans le tour bus ? Chaque jour est différent. En ce moment quand je suis dans l’avion j’écoute Warpaint, Imagine Dragons. John Osborn aussi, j’écoute vraiment de tout tu sais. La musique est présente partout et tout le temps dans ma vie.

Tu vis à Londres, quel est ton point de vue sur les différentes scènes musicales actuelles de la capitale ? Je n’en sais rien. J’en suis très détachée. Je ne sais pas vraiment ce qu’il se passe. Il n’y a pas de véritable raison pour ça. La musique à Londres est quelque chose de spécial. Il se passe toujours un concert, un dj set. Il y a quelque chose d’excitant tous les soirs. Pour te dire la vérité, je ne sors pas beaucoup, je préfère rester à la maison à boire du thé avec mon chat…

Si tu avais à décrire ta musique avec des termes culinaires qu’est-ce que ça serait ? Un curry de coco très épicé.

Ton père, Paul Cook, était le batteur des Sex Pistols. Qu’est ce que ça fait de grandir avec un père pareil ? C’est un peu difficile à dire tu sais. C’était surtout très cool mais normal pour moi. Mon père a toujours été musicien, je ne peux donc pas savoir ce que c’est que de grandir avec un père qui travaille dans un bureau ou un commerce. Ce qui est très bien, c’est que c’est lui et ma mère qui m’ont emmené à la musique. Encore aujourd’hui on joue régulièrement ensemble. Il m’encourage à ça d’ailleurs. Au delà de ça, il m’a toujours soutenu dans mes différents projets.

– Propos recueillis par Jérémie Barral
Photos : J.B.