Adam Bomb est une légende du glam metal, ce genre musical très populaire dans les années 80 aux États-Unis et porté par des mecs qui arboraient des coupes de cheveux hallucinantes. Nos amis de Black Roots Metallistic l’ont capté en plein vol après un concert donné récemment à Dijon. Entretien (déjà) culte.

Salut mec. On peut faire l’interview en français ?
Oh non, je parle pas du tout français. Je connais juste les gros mots. Je peux insulter n’importe qui en français. Ça s’arrête là.

Pourquoi as-tu choisi ce nom d’Adam Bomb ?
Quand j’étais gosse, on faisait des reprises de Led Zeppelin, des Who, de Judas Priest… J’étais un des seuls à avoir une guitare avec un Floyd Rose qui pouvait faire cet effet que l’on appelle les bombing. Un peu plus tard il s’est retrouvé à Hollywood et mes potes, notamment les membres de Kiss, m’ont conseillé d’appeler mon groupe « Bomb ». Une version particulière de Moody Blues, sauf que « I play rock like I fuck » et je joue pas du blues.

Est-ce que t’as une affection particulière pour la France ? Tu fais beaucoup de dates ici, on connaît ta reprise d’Antisocial de Trust, également ton titre Je t’aime Baby
J’aime beaucoup la France, oui, c’est vrai. C’est pas très loin de New-York. Tu sais je suis musicien, mon boulot c’est de jouer de villes en villes. Quand tu joues en Italie, en Espagne ou en Allemagne t’es obligé de passer par la France. J’aime beaucoup la nourriture française, on bouffe bien dans votre pays. J’adore rouler dans la campagne. Tu sais, j’aime pas les péages donc je les prends jamais en France, j’ai le temps d’apprécier les paysages et les vaches.

Est-ce que tu peux nous raconter comment tu as rencontré Tommy Thayer de Kiss ?
J’avais 17 ou 18 ans, Tommy jouait dans un groupe de reprises qui s’appelait Movie Star. Il avait joué en première partie pour un de mes concerts à Chicago. Il était de Portland et moi de Seattle, on a fini par se retrouver à Hollywood. Je n’arrivais pas à avoir un groupe à Hollywood, on a tenté de jouer tous ensemble avec eux mais c’était trop le bordel. Mottley Crue commençait à être connu. On passait notre temps ensemble à baigner dans tous ces groupes. C’était avant les Guns & Roses.

Tu es présent sur cette scène rock depuis le début, quel est ton point de vue sur son évolution ? Tu as vu les Guns avant qu’ils ne soient les Guns…
Je n’ai jamais vu les Guns. J’étais scandalisé de voir que les Guns commençaient à avoir du succès. Je ne pensais pas qu’Izzy Stradlin était capable de jouer de la guitare. J’étais en coloc’ avec lui et j’ai toujours pensé qu’il était mauvais avec une gratte. Pour le reste, les Who et Jimmy Page étaient les vrais rockstars. Après, tout le monde a voulu être comme eux. Il y avait Poison, Quiet Riot, Led Zeppelin. Je les ai vus monter. Je suis resté dans ma bulle. Je n’ai pas eu mon film à succès.

Et c’est quoi ton point de vue sur le rock actuel ?
Tu sais j’ai arrêté avec le grunge. Ma fille de douze ans me fait écouter des trucs et je ne sais pas si c’est du metal ou du rap. J’ai pas trop d’avis sur le truc. Pour moi il y a plein de merdes produites par Disney et compagnie. C’est dégueulasse. Ces gens appellent au viol et à la violence. Peut-être que nous aussi quand on était jeune on scandalisait mais il me semble pas qu’on pervertissait la jeunesse. C’est sale. C’est tout ce que je pense de ces merdes sorties par les maisons de disques. La musique commerciale se fait avec des ordinateurs. Ma fille bouffe ça toute la journée. J’ai l’impression quand j’écoute ça d’avoir fumé du mauvais shit toute la nuit et m’être réveillé dans un mauvais rêve. Dans ce rêve on me dit de me mettre derrière des platines et de faire mine de chanter devant des milliers de personnes ce qui sort de ces platines. C’est pas de la musique. C’est du business et de l’argent. Je joue du rock’n’roll. J’emmerde cette industrie. Je suis hors de ça. J’écarte tout ce qui peut passer sur mon chemin. J’emmerde l’état, j’emmerde les lois, je fais du rock. Je suis le seul à ma connaissance qui tourne au niveau mondial sans agent, sans tourneur, sans label. Tous mes potes d’Hollywood n’en reviennent pas, ils me demandent souvent comment je fais. Ils peuvent pas se passer de tout ce foutoir. J’ai fait plus de 2000 concerts en 12 ans. Je les emmerde tous, j’ai pas besoin d’eux et c’est vraiment cool.

Quoi de prévu pour Adam Bomb dans les prochaines semaines, les prochains mois ?
Je vais sortir un CD avec pas mal de reprises. Là on vient de commencer une tournée de plusieurs mois. J’ai rien branlé pendant trois mois à mater la télé, c’est cool d’être à nouveau sur la route. 90 concerts de prévus. Mais sur l’année prochaine je me marie à Central Parc, avec un mariage rock énorme.

Avant de conclure on aimerait te poser deux questions à la con si tu le permets. C’est quoi ta couleur préférée ?
Le rose, le rose pétant. Celle de ma guitare une fois qu’elle a brûlé.

Tu chantes quoi sous la douche ?
Je n’ai jamais chanté sous ma douche. En vérité je prends pas de douche en tournée. Mon batteur me dit tout le temps de laver mes cheveux. C’est dur d’avoir une certaine hygiène en tournée. Je garde les mêmes fringues, la tournée vient de commencer donc là ça va mais faudra voir d’ici trois mois.

– Propos recueillis par Jérémie Barral
Big up à Black Roots Metallistic