Jeudi dernier passait à La Vapeur Vald, un des rappeurs les plus décomplexé du moment qui créé la confusion dans beaucoup d’esprits. C’est peut-être parce qu’il est né en 92 dans le 93. De quoi scléroser un mec et l’amener à produire un rap des plus anticonformiste. On est donc parti le rencontrer pour parler de son dernier album NQNT2 (NiQueueNiTête). Il nous a reçu avec DJ Weedim, le DJ avec qui il tourne sur scène, Suik’On Blaze AD et le producteur de certains de ses clips. On a bien rigolé, il a tout donné sur scène et nous on a pris cher !

vald

Salut Vald ! Franchement ton interview schizo de Nekfeu/Yann Moix déchire ! Du coup on voulait faire la même mais on n’a pas ton talent… Ça va si on le fait classique, tranquille ?

Allez.

Ton premier EP NQNT est sorti en octobre 2014. Presque pile un an après, t’as fait beaucoup d’interviews, avec Booska P, avec Konbini, etc… T’es content de tout ce qu’il se passe pour toi ? T’as encore le temps de chiller ou quoi ?

Ouais ! En concert on chill ! On chill à mort, même dans les clips on chill, en fait on chill tout le temps.

Tu t’es entouré de qui pour la prod de cet album ? Comment t’es passé d’indé à Universal, c’est eux qui sont venus te cirer les pompes ?

C’est ça, ils ont voulu travailler avec moi, du coup on a travaillé ensemble… Pour les producteurs (au sens beatmaker du terme) je travaille avec BBP, Dela, Oraground…

Tu arrives à garder ton indépendance (avec Universal), tu peux faire ce que tu veux, ils te mettent pas de verrous ?

L’indépendance, elle est quand tu fais le morceau en fait. Et je fais le morceau comme je veux. Après, c’est une usine, y’a des gens avec des portefeuilles, il faut les utiliser, eux aussi ils nous utilisent, on est tous utiles là-dedans ! Mais en tant que créateur, je fais ce que je veux, j’ai carte blanche.

Comment expliques-tu qu’un morceau comme Bonjour t’a permis d’exploser aux yeux de gens qui ne t’auraient pas écouter avant ? Ben, c’est moins pour le « Bonjour » que pour le « Nique ta mère » …

C’est quoi toi tes principales influences, on a l’impression qu’il y a beaucoup de trap dans ta musique non ? En fait j’écoute pas la musique genre « c’est de la trap ou c’est pas de la trap », j’ai jamais même vraiment réussi à définir ce que c’était. En rap français, c’est vraiment Sexion d’Assaut qui m’a amené à faire du rap, à leur débuts.

On qualifie souvent ton rap de rap « absurde ». C’est absurde de dire ça ou tu trouves que ça correspond bien à ce que tu veux faire ? Parce qu’au final, ton album mélange pas mal de styles, du morceau « Poisson » au morceau « Urbanisme » y’a rien à voir ! Qu’est-ce que tu préfères faire ?

C’est vrai qu’il y a un côté absurde dans mon rap. J’aime faire les deux ! L’absurdité que je veux supprimer, c’est entre les prods. Je ne veux plus qu’il y ait de prods ou on se dit « qu’est-ce que ça fout là ? ». C’est intéressant ce côté absurde, ça part dans tous les sens, mais au final ça perd en force je pense.

Comment t’en es venu à faire un featuring avec Alkapote, comment tu l’as rencontré ?

C’est lui qui faisait Orgasme Mixtape 2 et il m’a proposé de venir. Mais on s’était déjà vu avant, donc on se connaissait un peu.

Je suppose que t’as le droit à chaque interview à cette bonne vieille question :  « Qu’est ce que t’as voulu faire avec les trois versions de ‘Selfie’, ou ‘Urbanisme  ». Du coup je te la pose pas. Par contre dis moi, ta mère elle a du péter un plomb nan quand elle a vu les clips ou écouté « Bonjour » ?! Elle comprend ce que tu fais ?

Nan elle comprend pas… Mais ça va elle est restée sereine, elle est contente. Elle voit les chiffres en fait, elle a l’impression que ça marche !

T’arrives à en vivre maintenant ou tu bosses à côté ?

J’ai jamais bossé, j’ai toujours la philosophie « jamais bosser » … Nan j’fais que bosser… mais sur mon projet. J’ai fait deux mois en réalité, pour acheter du matériel.

En parlant de matériel, tu as fais une école d’ingé-son il paraît. Est ce que tu participes un peu à la création des beats ?

Très peu, j’ai une mauvaise oreille en réalité… Par contre j’ai des goûts et je vais dire ça j’aime pas ou ça j’aime. Mais je m’investis très peu, je les fais chier un peu, je parle de trucs que je connais pas. Les écoles de son c’est un peu une arnaque en fait, tu crois que tu vas acquérir un savoir mais t’acquiers juste la possibilité de faire des stages. J’ai fait un stage chez Tefa par contre !

Tout à l’heure en balance, on t’a entendu chanter PNL, qu’est-ce que tu penses de ce qu’il se passe en ce moment en rap en France ?

J’ai plus envie de parler d’eux en fait… Je leur ai donné trop d’amour, on sait ce que je pense de tous ces garçons !

Tu joues ce soir avec Kacem Wapalek. C’est marrant, non, l’antagonisme de vos deux style de rap dans la même soirée ? T’aimes bien ce qu’il fait ?

On a commencé ensemble, on faisait plus ou moins la même chose quand même. On a fait un morceau avec L’Animalerie ensemble, on se voyait et on freestylait. J’adore ce que fait Kacem !

Pour la suite, t’as déjà un album en tête ? Des prods planquées au fond de ton disque dur ? Ouais j’en ai 5 ou 6 dont je suis fier mais je sais pas, peut-être elles vont vieillir. J’aimerais bien que l’album sorte avant l’été, pour enchaîner, mais je sais pas si on va y arriver, on va voir ! On a beaucoup de dates là, ça nous prend entre 3 à 4 jours par semaine presque.

– Propos recueillis par Clément Prelat et Doug Ritter.