La semaine dernière, les meufs des Flèches Revêches organisaient une soirée disco sur patins à roulettes à la Ferronerie. Pour se faire connaître, recruter du mâle et se lâcher sur les tubes des années 70.
À Dijon, il y a deux équipes de roller derby, ce sport un peu violent sur roulettes : les Velvet Owls et les Flèches Revêches. Deux gangs rivaux, comme les Jets et les Sharks, les Montaigu et les Capulet ou le PS et l’UMP, nés de la fracture entre les Velvet Sluts, l’équipe historique dijonnaise. Pourtant, vendredi soir à la Ferronerie, des membres des deux équipes se dandinaient au son des Bee Gees ou de Earth, Wind & Fire. Belle histoire.
Mais ils n’étaient pas les seuls. Trashvolta était là aussi. Comme son blaze l’indique, Quentin aka Trashvolta est le roi du dancefloor et du roller brutal. Fan de roller hockey, il découvre les soirées roller disco à Londres où il s’illustre à tel point qu’on lui propose du taff pour ramasser les gens par-terre sur la piste et apprendre aux types à danser sur leurs patins pour éviter de se retrouver à nouveau la tronche contre le parquet. Avec ses treize ans d’expérience dans le milieu, il revenait à Dijon pour apprendre à la vingtaine de motivés présents en début de soirée à la Ferronerie à virevolter sur roulettes. Le thème était respecté : mini-shorts à paillettes pour les meufs, moumoutes afro et pattes d’eph’ pour les mecs.
À l’entrée, les Flèches Revêches avaient prévu un atelier de tatouages éphémères et une tirelire où on t’incitait à lâcher quelques écus en soutien à l’équipe. La teuf monte en puissance au fur et à mesure de la soirée, et les parents et leurs minots retournent chez eux pour laisser place aux nostalgiques des 70’s, présents en masse. Finalement, pas beaucoup de danseurs montés sur patins ou rollers mais pas mal de gens saouls qui traînent au bar ou sur le dancefloor, animé par un disc-jockey du collectif CHKT. Les tubes disco s’enchaînent, les gens s’éclatent et se foutent de la peinture fluo sur la tronche et sur les fringues mais sont trop bourrés pour s’en soucier. Un gage de réussite.
En bonus, CHKT organisait aussi une projection de mapping dans la petite salle à l’étage de la Ferronerie. Ambiance aqua où la weed remplace la coke des années disco et où quelques curieux phasent devant des projections psychédéliques sur fond sonore électro-perché. Mais si c’est le roller derby qui t’intéresses, tu peux t’engager avec les Flèches Revêches, même si t’es un mec. Et te trouver un pseudo cool comme Trashvolta, lui-aussi membre de l’équipe dijonnaise. Tu peux aussi participer au Roller Marathon dimanche, qui se déroule à Dijon chaque année. Roulez, jeunesse.
– Loïc Baruteu
Photos (c) Cerize Fournier