L’Engeance, sympathique association (de malfaiteurs) musicale, organisait vendredi dernier son 4e grand concours de Larsen dans les bas-fonds du Deep Inside. Tu te doutes bien que cette soirée ne s’adressait absolument pas aux mélomanes délicats, mais à la pire fange des garageux et des métalleux dijonnais. Bref, le genre de gratteux pour qui une mélodie est un concept bourgeois et un refrain une offense. Neuf candidats, tous plus improbables qu’une remontada en quart de finale retour de Ligue des Champions se sont donc disputés à grands coups de Larsen et de tripatouillage de potard, le titre tant convoité de winner de l’édition 2017 du concours le plus WTF de BFC, CQFD, TMTS. Voilà à peu près comment ça s’est passé…
La légende raconte que le concept aurait été inventé à Nancy. Mais les Nancéens, se rendant vite compte qu’ils avaient créé un monstre, n’en organisèrent qu’une seule édition. Trop tard le mal était fait.
Les chevelus de l’Engeance ont repris l’idée et l’ont même agrémenté de règles aussi perverses qu’inutiles.
Pour Geoffrey, éminent membre du jury un beau larsen : « c’est un moment privilégié entre un homme, une guitare et un ampli. Une quête obsessionnelle du Beau dans le bruit et la fureur du monde. »
Bon déjà, qu’est-ce qu’un Larsen ? Ce phénomène physique de rétroaction acoustique se produit lorsque haut-parleur et un microphone sont placés à proximité l’un de l’autre.
Le son ainsi produit est aussi agréable que de se planter un batteur électrique dans l’oreille.
Après son passage sur scène, le prétendant au titre de Mister Larsen 2017 devait vider sa bière cul sec. Précisons toutefois qu’ils n’étaient pas notés sur cette épreuve.
Ambiance matin de Noël… 1986. L’Engeance avait vu les choses en grand avec des lots incroyables à gagner : une bouteille de lichette ou le meilleur de film de Chuck Norris en DVD !
Pour mettre une petite touche de lol dans ton salon Ikea.
Mieux que France Loisirs : l’Engeance t’offrait un peu de lecture, à tenir souplement de la main gauche quand ta main droite… procrastine dirons-nous.
Notés sur 666, les candidats avaient quand même trois passages pendant la soirée. C’est finalement l’équipe blanche et son n°10 Moumou qui a gagné la coupe.
Aucune guitare n’a été maltraitée durant le concours.
L’Engeance a pour l’occasion inventé un mode multijoueurs : deux pour tripatouiller les potards et un autre à la guitare.
L’autel sacrificiel. Bilan de la soirée un mort : Jack grillé au champ d’honneur de la rétroaction acoustique. En sa mémoire, une minute de silence ne fut pas respectée.
Vivement ce fameux concours de pets sur Auto-Tune. #DijonestMagique.
- Texte et photos : Edouard Roussel