Le mois dernier, les Fenris de Dijon ont mis la pété aux Bisons de Besançon, qui accueillaient la finale du championnat régional de football américain. Les mecs se sont bien foutus sur la gueule mais ce sont les Dijonnais qui sont repartis avec le trophée au terme d’un derby intense et serré. Une belle récompense pour le club qui cherche à instaurer une nouvelle dynamique depuis quelques années.
Devant 200 spectateurs environ, les Bisontins partaient favoris à domicile. Ils se sont finalement fait rétamer par les Dijonnais, menés par leur quarterback de 19 ans, Gauthier Kasperek. « C’est notre Tom Brady local », lâche Olivier Champion, président du club et préparateur mental de l’Équipe de France. Avec quatre touchdowns inscrits à la passe, le minot a effectivement sorti une perf’ digne de la vedette américaine, vainqueur cinq fois du Super Bowl.
Il fallait au moins ça pour se débarrasser des Bisontins, premiers du championnat à l’issue de la saison régulière et donc favoris à domicile pour cette finale. Pour Dorian Lambert, coach et joueur de l’équipe, « c’était un beau match avec du suspense mais objectivement, on aurait pu plier le match à 30-14. » Les Bisons sont quand même remontés à 28-30 avant le coup de sifflet final, offrant une fin étouffante au public. « L’accueil était bon, ils avaient mobilisé beaucoup de ressources ; terrain de rugby avec tribune, beaucoup de bénévoles, une buvette, et le maire a donné le coup d’envoi. Donc c’était assez sympa pour une finale régionale », raconte Olivier.
Ce triomphe final et ce titre de champion régional récompensent les efforts du club dijonnais, qui affiche des ambitions nouvelles depuis sa restructuration il y a quelques années. Malgré le signal positif reçu avec une deuxième place en saison régulière et le titre de champion à l’issue des playoffs, les Fenris ont refusé l’accession en Division nationale 3 pour se laisser le temps de mûrir encore et ne pas se brûler les ailes. Dans l’enthousiasme général, même François Rebsamen s’est laissé porter et a retweeté les Fenris qui célébraient leur titre face au rival bisontin sur les réseaux sociaux. En attendant de lui gratter des subventions, les Fenris doivent faire avec les moyens du bord, soit deux employés en service civique par an depuis 2012 pour gérer la com’ du club et la recherche de généreux mécènes.
Mais le nerf de la guerre, ça reste les joueurs. Surtout pour une équipe de football américain qui compte au minimum neuf positions différentes répartis sur vingt-deux postes en attaque et en défense. Pour ça, Olivier Champion et les Fenris ont insisté sur la formation : « On a créé des sections jeunes pour axer notre développement local. »
Évidemment, tu peux aussi rejoindre ce groupe senior champion régnant même si tu n’as pas été formé par le club : « on compte faire une belle et grosse journée de recrutement début septembre, les messages n’arrêtent pas sur la page Facebook depuis notre victoire. » Alors si tu veux rejoindre « la meute » et vivre de sensations fortes, tu sais ce que t’as à faire.
– Loïc Baruteu
Photos : Pixeyes photographie