Branle-bas de combat hier matin aux jardins collectifs avenue de Langres à Dijon. Pelleteuse et tractopelle sont venues raser les plantations du terrain occupé depuis le 17 juin.

Un peu avant 6 heures du matin, « on était dans la maison et on a entendu du bruit » raconte un des occupants. La première demi-heure, on est resté barricadés dans la maison, on pensait qu’ils venaient nous expulser. Mais en fait non, ils venaient détruire le terrain ». C’est d’abord une tractopelle qui s’engage dans les jardins. Elle retourne tout sur son passage et après coup, on peut la suivre à la trace. Clairement, les plantations ne font pas le poids. RIP les poireaux, les tomates ou les courges qui commençaient tout juste à pointer le bout de leur nez.

Alertés par les militants sur place et le voisinage, plusieurs dizaines de personnes viennent à la rescousse. Même si tout avait été barricadé au préalable du côté de l’avenue de Langres, les militants réussissent à rentrer par une autre voie. Ils grimpent sur les machines pour les immobiliser. Juste à temps car après la tractopelle, c’est une pelleteuse qui commençait à faire son œuvre. Au final, les machines quittent le chantier vers 9h30, laissant un beau bordel derrière elles.

Clairement, les consignes n’ont pas été respectées.

Le terrain est pour le moment une propriété de la mairie. A terme, il est destiné à être vendu à un promoteur immobilier pour construire près de 300 logements. C’est justement en protestation à ce projet que les militants occupent les lieux. Mais pour François Rebsamen, « à un moment donné, on ne peut pas avoir des personnes qui dictent la loi pour les autres ». La mairie envoie donc les engins de chantier pour faire régner l’ordre, en prenant tout de même soin de ne pas s’attaquer à la maison implantée sur le terrain ni même aux diverses constructions. « Ils se sont arrêtés juste avant la buvette »... Ouf !

« Ils essaient de nous épuiser, ils veulent qu’on se décourage » assure un des militants. Mais visiblement, la tentative n’a pas porté ses fruits (c’est le moins qu’on puisse dire) : « on va se laisser quelques jours de réflexion mais dès la semaine prochaine, on replante ».

  • Matthieu Fort / Photos : M.F.