« Viens Voir » à Lons et c’est un ordre

« Viens Voir ». Ok mais c’est quoi ? Un festival d’art graphique et poétique à Lons-le-Saunier début novembre. Ça se passe en deux temps : le week-end du 4-5-6 au Boeuf sur le Toit pour un micro-salon d’édition et le mercredi 2 et le jeudi 3 pour les befores un peu partout dans la ville et aux alentours. On t’explique tout ça avec Chloë Aliénor, qu’on t’avait déjà présentée dans la Guest List du magazine Sparse n°37 et qui est, avec l’artiste Isabelle Jobard, à l’initiative de ce festoche.

« On a imaginé cet événement autour du micro-salon où on invite des artistes qui travaillent à la fois sur les images et les mots. C’est vraiment notre ligne directrice. » nous précise Chloë Aliénor. C’est tellement leur ligne directrice qu’elles en ont fait leur slogan : « Écrire c’est dessiner et dessiner c’est écrire ». Un tas d’artistes qui font de la micro-édition, de la sérigraphie mais aussi des graphistes, des éditeurs de poésie et des photographes, viennent présenter leurs œuvres et faire des ateliers de pratique dans la grande salle du Boeuf sur le Toit.

Dans ces artistes, tu as Damien Charlot qui fait de la gravure à chaud, Christelle Fillod qui travaille sur la lumière et la perception visuelle, ou encore Quentin Praud et ses linogravures et énormément d’autres (y’en a vraiment beaucoup). « Ce sont des gens qu’on suit de près ou de loin. Damien Charlot par exemple, lui on l’a découvert sur Instagram. Sinon, on va fouiner dans nos relations, sur d’autres salons ». 

Porté par l’association éditrice initiée par Isabelle « Le Ô Des Mots » et par l’asso’ « Prod’IJ » qui gère le Boeuf sur le Toit et le Darius Club, le festival Viens Voir s’étoffe cette année autour de l’expo-participative « Basic Space » pour cette 2ème édition.

La scène du Boeuf, qui d’habitude accueille des concerts, accueille cette fois l’asso’ bordelaise d’architectes EXTRA avec leur expo-participative « Basic Space ». C’est un peu la pièce maîtresse de ce micro-salon car n’importe qui peut venir expérimenter l’architecture lors d’ateliers de médiation avec des livres-objets. D’ailleurs, tu peux aussi expérimenter cette expo’ à Besac’ à la Maison de l’Architecture de Franche-Comté le mercredi ou bien à La Maison de La Vache Qui Rit le jeudi, même si le mieux reste quand même de vivre ça dans l’ambiance du festival. 

Pendant Viens Voir on va aussi philosopher avec Laurence Bouchet qui a quitté son labo de philo pour débarquer avec sa philo-mobile, un camion qu’elle a aménagé. « Chez Viens Voir on aime bien aussi triturer les méninges, on avait envie de la faire venir pour parler de la question de l’art. » précise Chloë. 

D’ailleurs, Isabelle et Chloë vont aussi présenter leurs créations perso’ en plus de ce qui sera présenté par l’asso Le Ô des Mots.

Viens Voir s’intègre dans le paysage culturel et artistique du coin d’une part car il n’y a pas de festival d’art graphique équivalent à cette période de l’année, et comme le dit Chloë : « Avec Isabelle on se rendait compte que sur le territoire jurassien ça nous manquait de voir de la création visuelle contemporaine, de la micro-édition, du Do It Yourself… Avec cet événement on se rend compte que y’a une belle activité artistique visuelle sur le territoire ». D’autre part, ce festival s’est mis en place à l’aide des différents partenariats : « On avait envie de créer du lien avec l’extérieur, car la crainte, c’est l’entre-soi. Alors on a trouvé des partenaires qu’avaient envie de travailler avec nous autour de ce micro-salon. ».

Parmi ces partenaires, on retrouve le cinéma de Lons pour une soirée courts-métrages, l’Amuserie et le Darius Club pour des concerts et spectacles, dont « Jean-Noël Mistral », qui tient à cœur à Chloë « Le spectacle est génial car on s’amuse avec la poésie. C’est justement ça aussi la poésie, c’est pas que chiant, c’est aussi drôle, émouvant… ».

Ce décloisonnement de l’art se traduit aussi par le fait d’investir les rues de la ville de plusieurs façons, « ça fait partie de notre ADN ». Viens Voir commence donc dès le mercredi avec un rassemblement pour une Manif’Poétique où tout le monde peut venir participer à des ateliers de poèmes-slogans pour faire passer des messages de manière détournée. « C’est une manière d’être dans la rue et de mettre de la poésie là où on ne s’y attend pas, de décaler le regard sur le monde. C’est pas politique c’est de la poésie ».

Enfin, le gadjo bisontin Gentil Godjo, artiste-peintre, va également investir les rues de Lons : « son kiff c’est de faire des centaines de dessins qu’il laisse dans la rue et les gens peuvent les prendre s’ils ont envie ».

Tu l’as compris, on se retrouve début novembre à Lons pour se prendre de l’art graphique et de la poésie en pleine face. Et tu peux checker la prog’ complète ici.

Texte et propos recueilli par Maïa // Photos : Chloë Aliénor