Brique Argent c’est pas le nom d’une nouvelle toiture de chez Leroy Merlin, mais Corentin Brisebras (c’est son vrai nom…) un artiste stéphanois de 28 ans, qui fait ce qu’il qualifie de « chanson pop alternative ». Et surtout : le mec détient le lauréat des Inouïs du Printemps de Bourges 2023, catégorie gros oeuvre donc ! On l’a rencontré à l’occasion de son passage chez les amis du Moloco d’Audincourt.
Qu’est-ce qui t’a poussé vers la musique ?
Des trucs comme la Star Academy. Avant de faire de la musique j’avais des étoiles dans les yeux et je rêvais de ce que j’suis en train de vivre : de tournées, de tourbus, de tournages. Ce qui m’a donné envie c’est le côté star et c’est un peu toujours le cas, j’veux toujours plus, toujours plus grand.
Y’a aussi le côté artistique : j’adore créer des choses, créer des histoires. Faire vivre les choses à des gens à travers la musique, créer des voyages, c’est ce qui m’excite le plus.
Tu décris ta musique comme de la “chanson pop alternative”, mais ça veut dire quoi exactement ?
C’est toujours difficile de mettre un nom sur c’que tu fais. Moi j’ai choisi de dire “chanson pop alternative” : chanson dans le sens où j’aime beaucoup le côté piano/voix, la douceur, moi j’aime bien la chanson française. Je mets le côté électro dans la pop. Et alternative parce que j’aime bien la singularité, la bizarrerie : faire des choses qui sortent un peu de l’ordinaire et pousser mon côté expérimental.
Il y a aussi une ambiance particulière dans ta direction artistique : un côté ASMR, des bruitages, des sons d’extérieurs, ça vient d’où ?
Pour l’ASMR, ça fait partie de ma vie : j’écoute de l’ASMR tous les soirs avant de m’endormir, c’est un truc que j’adore, qui me fait du bien. Donc c’est quelque chose que j’ai aussi envie de mettre dans ma musique. Je travaille avec des gens, Simon Gaspard, Francis Gros et mon acolyte de scène, Maxence Vespa, qui bossent aussi sur mes musiques et qui sont très doués dans le sound design. J’aime bien créer le bruit de la vie dans mes chansons, qu’on ressente l’ambiance autour et des émotions, comme dans la vraie vie.
Tu retiens quoi de ton expérience aux Inouïs ?
Le premier truc c’est que ça m’a apporté plein de choses : un joli coup de projecteur sur mon projet, ça m’a permis un peu de m’identifier dans la musique actuelle. Après j’ai gagné le prix du Printemps de Bourges 2023, je m’attendais pas à être lauréat, c’est incroyable. Même avec le milieu pro, j’ai rencontré plein de gens qui m’accompagnent pour élever le projet. Bien s’entourer c’est l’essentiel, c’est 90% de notre taf. C’est important de trouver les personnes qui te correspondent avec qui tu veux travailler et Bourges m’a permis d’avoir un peu plus de choix pour ça.
On remarque une différence entre tes enregistrements studio et tes prestas en live, on a pas l’impression d’entendre la même chose, est-ce que c’est volontaire ?
C’est une excellente question, c’est une remarque qu’on m’a beaucoup faite. J’aime l’idée d’écouter un artiste et de se dire que quand je vais au concert j’vais pas seulement écouter son disque en fait, j’vais y trouver autre chose. C’est une autre expérience, j’veux créer des shows exprès pour la scène à chaque fois.
Il se passe quoi dans ta tête quand t’es sur scène ?
La scène c’est un endroit où j’me sens bien, je préfère ça au studio, à tout le reste. Pour moi dans le métier d’artiste c’qui me fait le plus kiffer c’est de créer la surprise, d’aller à un endroit où les gens t’attendent pas. Voilà j’aime bien les montagnes russes, j’aime bien passer du très très chaud au très très froid rapidement.
Moi j’ai un concert hyper timé, très précis coup j’ai pas beaucoup de place à l’impro. Donc en même temps faut que je sois attentif à plein de choses et faut que je reste concentré et focus, et en même temps y’a pas mal de moments de laisser aller.
Mais y’a beaucoup de choses qui sont interprétées : j’me mets dans un état d’esprit où je joue Brique Argent tu vois.
Donc Corentin c’est le poète lyrique qui écrit les textes et Brique Argent c’est son alter ego cathartique ?
Ouais c’est ça, moi en concert j’suis complètement fou, je bouge, je crie, je lâche totalement prise. Sur scène y’a aussi un énorme abandon de soi, où tu penses à rien, où tu ressens juste l’adrénaline, c’est un vrai kif. Mais y’a vraiment une dualité, parce que dans la vie de tous les jours j’suis vraiment quelqu’un de calme, de posé.
Du coup Brique Argent c’est juste un personnage ou c’est plus que ça ?
Brique Argent, c’est une histoire d’entourage, de travail à plusieurs. Moi je suis le noyau et après j’essaie de m’entourer des meilleurs pour faire le plus beau disque et le plus beau live possible. Mon ego je l’ai mis de côté et j’suis plus en mode “j’veux tout faire tout seul, j’veux réaliser mes clips, j’veux faire mes musiques tout seul, j’veux pas qu’on m’aide…” parce que sinon ça va brouiller ma direction artistique donc non. En fait faut savoir choisir les bonnes personnes, et arriver à bien expliquer tes projets, ta direction artistique et que les gens soient presque un peu dans ta tête.
Qu’est-ce que tu nous réserves pour la suite ?
Alors je m’apprête à sortir mon premier EP en février 2024. C’est un disque qui s’appelle Meeting, il y aura 2 singles qui sortiront avant: le 1er en novembre et le 2ème en janvier. C’est un projet très visuel : y’a 2 clips et le CD va être accompagné d’un court métrage qui parle de l’histoire du disque. En gros ça raconte l’histoire de Brique Argent à travers ses fantasmes. Franchement j’suis trop content, on a vraiment fait un court-métrage type cinéma qui va être trop beau, j’suis super excité de montrer tout ça.
Si toi aussi tu veux devenir le prochain Brique Argent (ou Lingot Doré), les Inouïs ont lancé leur appel à candidatures pour la prochaine édition t’as du 16 octobre au 10 novembre pour t’y inscrire !
Texte : Lieutenant D. // Photos : © Elise Meunier