Depuis le 28 avril dernier, le FRAC Franche-Comté met à l’honneur deux grandes dames de la performance contemporaine, deux artistes espagnoles incontournables : Esther Ferrer et la ribot. De quoi enfiler ses rythmiques et d’aller explorer, une fois de plus, le FRAC de Besak.

Toutes celles et ceux qui ont déjà poussé les portes du FRAC Franche-Comté, le savent, le fond régional d’art contemporain aime faire participer son public. Les oeuvres sélectionnées, le plus souvent immersives, amènent un questionnement et une interaction directr avec ses spectateurs. Le public est directement mis dans le bain dès l’entrée dans le hall : « C’est quoi une performance ? » avec 45 propositions, plus ou moins malhonnêtes, pour la définir.

Pendant toute cette transhumance, le visiteur va être mis à contribution, faisant parti intégrante du processus ; « Ejecuciones para une obra » invite, par exemple, le public à retranscrire des chorégraphies dans des carnets afin que les autres personnes puisse les réaliser à nouveau (un exercice bien plus difficile qu’il n’y paraît). Autre oeuvre participative : le mur des immortel.les. Un mur rempli de feuilles qui nous pose la simple question : Qu’est-ce que l’on ferait si on était immortel ? L’occasion de voir un recueil de réponses poétiques et/ou farfelues sur l’utilisation de notre immortalité, façon Duncan Mac Leod.

D’ailleurs, en parlant d’immortalité, le temps qui passe reste un axe central dans les différents cycles du FRAC présentés depuis quelques années (notamment l’exposition Aller Contre le vent). Cette exposition ne déroge pas à la règle, notamment via l’oeuvre d’Esther Ferrer « Autoportrait dans le temps ». Preuve une fois de plus que l’individu, au centre de la performance, représente un sacerdoce pour l’artiste Esther Ferrer, à la longévité incroyable.

Il serait néanmoins réducteur de résumé cette exposition sur la participation bête et méchante du visiteur, puisque l’intérêt ici repose sur la performance certes, mais aussi la réflexion et l’idée d’interagir avec l’univers qui nous entoure. Esther Ferrer et La Ribo sont réunis sous l’égide du FRAC pour leurs carrières respectives, qui présentent des connexions fortes entre la performance, les arts visuels et la danse dans un grand mouvement de liberté. Une liberté qui n’était d’ailleurs pas donnée pour les deux artistes, nées pendant la période Franquiste en Espagne, mais qui semble déborder de partout dans leurs travaux.

Une exposition à considérer sérieusement dans nos temps électoraux plus que troubles. En plus ça tombe bien, elle est en place tout l’été et jusqu’au 27 octobre, au FRAC Franche-Comté.

Texte : FLT // Photos : Blaise Adilon