Le cinéma l’Empire à Auxonne accueille la première édition du festival Quand la Bourgogne invite la Franche-Comté du 21 au 23 mars. Au programme : des courts et longs-métrages franc-comtois, mais pas seulement. Ateliers ciné’, concerts live, spectacle et même marché artisanal seront au rendez-vous. T’es in ?
Vingt Dieux, Le Roman de Jim, Fario… À moins de vivre dans une grotte, personne n’est passé à côté de ces films aux succès récompensant une riche année 2024 pour le cinéma franc-comtois, ses réalisateurs et ses paysages. Comme à la maison, la Franche-Comté pose ses valises débordantes de films et de courts-métrages à Auxonne et élit domicile sur le parvis du cinéma l’Empire ce week-end. « C’était l’année ou jamais, lance Anthony Blandin, programmateur du festival avant de poursuivre : il n’y a pas de festival franc-comtois hormis Tremplin à Besançon, mais ce n’est pas tout à fait la même chose. » Un évènement dédié au cinéma franc-comtois… En Bourgogne. Ville frontalière de la Franche-Comté, Auxonne est le véritable pont reliant les deux territoires de la région. Stephan Castang, réalisateur de Vincent doit mourir et parrain de cette première édition ouvrira les festivités le vendredi soir avec trois courts métrages sélectionnés par ses soins.

Entre deux morceaux de Comté
Plus qu’un simple festival de cinéma, Quand la Bourgogne invite la Franche-Comté est une grande fête. Pour mieux faire passer la pause dej’, les Running Stones et Dodie, des artistes du coin feront le show les midis sur le parvis du cinéma. Un weekend aussi chargé, ça creuse ! Quoi de mieux pour se remplir la panse dans un événement 100% franc-comtois que du comté ? Encore mieux lorsqu’il est offert par Isabelle Courageot. La fromagère muée en actrice dans Vingt Dieux reviendra le dimanche sur son expérience d’actrice à l’issue d’un visionnage du film de Louise Courvoisier, un morceau de comté à la main. Autre invitée de marque, Lucie Prost, réalisatrice de Fario et de Les Rosiers Grimpants sera présente pour une projection de ses films.
« Ça peut paraître fou d’aller à un concert quand on n’entend rien, ou au cinéma quand on ne voit pas, pourtant c’est possible »
Et quand on dit fête de la Franche-Comté, on ne rigole pas. Une quinzaine d’artisans de la région s’installent le dimanche matin pour un marché qui respire le terroir. Bonne nouvelle pour les boutentrains : au détour d’un stand de produits locaux, il sera possible de s’essayer au doublage en improvisation sur des films d’archives du Haut-jura. « Mais pourquoi t’as volé ma playstation », propose Anthony avec entrain.
Le cinéma pour tous
Entre les projections, divers ateliers autour du cinéma viennent animer le weekend, dont l’un d’entre eux portant sur l’accessibilité numérique. Au travers de films amateurs et de documentaires locaux, la cinémathèque des Monts Jura propose de découvrir l’audiodescription, dédiée aux non-voyants et le sous-titrage OCAP, dédié aux sourds et malentendants. L’animation tout public sera suivie d’une projection du Roman de Jim en version OCAP, avec toutes les informations sonores importantes précisées. L’occasion parfaite de (re)découvrir le long-métrage en s’initiant à une manière trop peu connue de voir les films. « Quasiment aucun cinéma ne passe des films comme ça. Pourtant cette technologie existe sur presque tous les films », déplore Anthony Blandin.

Les associations de sourds et malentendants se retrouvent ainsi contraintes d’organiser des séances privées souvent très chères à l’heure où l’accessibilité tend à se développer, notamment avec les concerts aménagés à la Vapeur à Dijon. « Ça peut paraître fou d’aller à un concert quand on n’entend rien, ou au cinéma quand on ne voit pas, pourtant c’est possible », rappelle le programmateur. Côté prix, les projections de films sont à 7 € en tarif plein et 5,50 € en tarif réduit. Ce week-end de célébration du cinéma franc-comtois est l’opportunité de se rendre dans un cinéma municipal vivant (ciné petit-déj’ et ciné-conférence sont organisées tous les mois) encore méconnu du public.
Texte : Killian Cestari // Photos : Anthony Blandin