Sébastien Perrin est responsable préformation au DFCO. Un club auquel il est fidèle depuis 15 ans, auprès des jeunes.

Comment on gère le groupe et l’ambiance ?

Il y a un entraîneur principal, moi je suis adjoint des U17. Il a une vision plus collective, moi je me dirige vers les individus. Pour animer et gérer l’ambiance, on s’équilibre. Les jeunes qui rentrent au centre de formation du DFCO sont plutôt faciles à gérer : ils savent pourquoi ils sont là. Ils savent qu’ils peuvent perdre gros si ça ne se passe pas bien ou qu’ils ne sont pas motivés.

C’est quoi une saison réussie ?

Pour nous, avec les U17, une saison réussie, c’est une saison où un maximum de joueurs arrivent au niveau U19 National. Le collectif rend les individus plus forts. L’idéal, c’est qu’ils intègrent ensuite le groupe des professionnels. La réussite, pour un footballeur, c’est de jouer.

Comment intégrer le groupe, comment se passe la recherche des joueurs ?

Il n’y a pas vraiment de règle. Un jeune peut intégrer le club de différentes façons et à plusieurs moments. On travaille avec des clubs partenaires, Quetigny, Chevigny, Saint-Apollinaire entre autres. Ils nous envoient leurs meilleurs joueurs. Jusqu’en U15, on ne peut prendre que des jeunes de Côte d’Or, ou d’un département limitrophe, à moins de 50 kilomètres de Dijon. En U16, avec le centre de formation, on peut recruter des joueurs de partout. On a un salarié à Paris, un à Lyon, et un dans le sud, pour aller voir des matchs, trouver des pépites.

Quel est votre parcours ?

Je suis un pur Côte d’orien. J’ai passé le bac au lycée de Semur en Auxois, avant de rejoindre la fac de sport de l’Université de Bourgogne à Dijon. J’ai fait une année, avant d’arrêter. J’ai travaillé à La Poste pendant un an. À ce moment, le DFCO recherchait un éducateur pour le former pour s’occuper des petites catégories. Je suis rentré au DFCO, en signant un contrat d’apprentissage, pendant lequel j’étais formé pour passer les diplômes d’éducateur. Depuis 15 ans, je suis fidèle au club, et je continue de passer des diplômes au fur et à mesure, notamment il y a 3 ans à Clairefontaine où j’ai passé une année. Avec le DFCO, j’ai connu tous les niveaux, mais je tiens encore à me former.

Credit Photo : Johann Michalzak

Comment trouve-t-on des tactiques de jeu ?

Bonne question. Le projet de jeu, c’est en fonction des profils de joueurs qu’on a. C’est eux qui dictent le projet de jeu, on ne peut rien imposer au talent, alors on se sert des forces en présence. Les clubs ont aussi des identités. On doit s’en inspirer pour former les jeunes. On dit que Dijon est une équipe qui essaie de conserver le ballon pour créer du jeu. L’objectif, c’est d’apprendre la patience pour trouver des décalages.

Comment on gère la relation avec les joueurs ?

Avec les jeunes, on donne, pour qu’ils donnent en retour. On est là pour eux, pour les accompagner. Si le message passe bien, ils viennent vers nous quand ils se questionnent. . Ce qui me tient à cœur, c’est de me dire que je ne suis pas qu’entraîneur, comme je le disais, à la base je suis éducateur sportif.

credit photo : DFCO

Comment on prépare un match ?

On le prépare la semaine à l’entraînement. On met le projet de jeu en place à l’entraînement, pour préparer ce qu’on a envie de voir pendant le match. On se renseigne sur l’adversaire, grâce aux vidéos qu’on récupère. C’est aussi un exercice de pédagogie. Les joueurs sont aussi préparés physiquement, de façon précise, individuelle et collective. L’idée c’est de pouvoir donner le meilleur, et de permettre aux joueurs de s’exprimer au mieux.

Est-ce que vous donnez des conseils de vie à vos joueurs ?

Oui. Tout ce qui est invisible compte beaucoup. Le sommeil, les relations, l’alimentation. Dans le monde pro, tout compte, le talent ne suffit pas. Faire la sieste, se coucher tôt, bien manger, tout compte.

Propos recueillis par : Mouhamed, Kusseyla, Ismaïl et Othman, élèves de 3ème SEGPA du collège des Lentillères à Dijon.