Pimpante, douce et souriante. Voilà en trois mots l’impression que nous a faite Camille lorsque nous l’avons rencontrée autour d’un diabolo fraise place du Bareuzai. On a discuté médecine, Inde et dépaysement avec cette future infirmière diplômée de 21 ans.

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Vocation infirmière. Camille nous explique qu’elle a toujours voulu travailler dans le milieu médical. Après avoir abattu 6 mois de taff en fac de médecine, elle décide de faire une prépa accélérée et de tenter les concours d’infirmiers pour accéder à une formation qui la botte vraiment. Acceptée à Dijon, elle se lance donc pour 3 ans d’alternance entre stages en hôpitaux et cours en amphi. Cette année, c’était la dernière et pour marquer le coup et par la même occas’ réaliser un de ses rêves, elle saisit l’opportunité qu’on lui tend : effectuer un stage humanitaire à l’étranger.

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India express. “J’ai toujours été attirée par l’Asie, je pense qu’il y a vraiment quelque chose à y faire au niveau humain”. Ni une ni deux, elle se lance dans la recherche de l’hôpital qui l’accueillera pour ses 5 semaines de formation. Après quelques difficultés à s’organiser et des frayeurs de dernières minutes (le voyage a failli être annulé à cause de l’épidémie Ebola) la voilà, avec 4 compères de classe, à Furidabad, petite ville pas touristique pour deux sous à 40 km de Delhi et à mille lieues de tout ce qui lui était familier. “C’était magique, on était vraiment au coeur de la population et de la culture”. Ainsi, elle a pu observer et pratiquer les gestes médicaux dans divers cadres : chirurgie, gynécologie, orphelinat, clinique riche, slam clinic, bidonville…

Dans les hôpitaux, le manque d’hygiène et d’asepsie est inconcevable, et pourtant les gens s’en sortent. Ils sont soignés. Ce qui l’a choquée, nous confie-­t-­elle, c’est la pauvreté ambiante et la simplicité avec laquelle les gens vivent. Les rues sont sales et malodorantes, mais on trouve de la beauté partout. La culture Indienne est vraiment aux antipodes de la nôtre, les gens sont vraiment accueillants et généreux, même s’ils ont peu.

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La femme Indienne. Ce qui interpelle aussi, c’est le rôle et l’image de la femme en Inde. À Dijon, une femme qui se balade seule le samedi après-­midi, c’est juste une peu triste. En Inde, c’est carrément dangereux et inconcevable. Camille a revêtu des saris, s’est installée dans le compartiment du métro réservé aux femmes et nous raconte qu’en tant que jeune femme blanche, elle était scrutée en permanence. Les gens ne comprenaient pas pourquoi elle n’était pas déjà mariée à 21 ans. Dans les hôpitaux, dans le service néonat’, qui est très coûteux, elle remarque qu’il n’y a que des bébés garçons. Coïncidence ?

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Meilleurs souvenirs. Les week­-end, Camille était libre de visiter les alentours. Son plus beau souvenir : Dharimsala, une ville au Nord de l’Inde proche du Tibet où le Dalaï Lama est venu se réfugier. Ce village dans les montagnes de l’Himalaya est très différent du reste de l’Inde : c’est zen, c’est calme et c’est vert. Une sphère particulière unique en Inde.

La fête des couleurs Holi, grand rassemblement où tous les gens se retrouvent dans les rues pour fêter le printemps et jetant des couleurs. “La meilleure journée de ma vie, suivie par une soirée inoubliable : un mariage traditionnel”.

Pire souvenir. Se faire alpaguer par une infirmière en Hindi et se retrouver à pousser sur le ventre d’une femme en pleurs sous les cris d’un médecin complètement halluciné pour un accouchement express et traumatisant.

– Chloé Cloche
Photos : DR