C’est l’été, et on doit vous avouer qu’on branle pas grand chose chez Sparse en ce moment. Pour la peine, en août, on vous ressort quelques articles tirés de notre dernier numéro papier. En attendant le prochain, début septembre…

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Il y a de ces questions qui restent souvent sans réponse. Qui suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ? Et il y en a une autre, beaucoup plus précise et que tout le monde se pose : qui est derrière le Gros Dijon ?

Depuis fin avril et sans crier gare, le site d’information satirique a débarqué dans la ville. Dans les articles de cette déclinaison locale du Gorafi, tout le monde y passe : acteurs politiques, influents, et surtout les médias locaux. Comme tous, on a d’abord ri, avant d’espérer ne jamais y passer.

On s’est alors à notre tour demandé qui étaient les cerveaux derrière tout cet emballement. Après un bref échange de mails, Francis Jagermeister et Bertrand L’Autre nous ont donné leur accord pour une entrevue téléphonique. Mais comme on n’a pas leur talent de journalistes, on n’a pas pu en tirer grand-chose…

le gros dijon

Bon les mecs, on va la faire courte, vous êtes qui ?

Francis Jagermeister : Je suis Francis Jagermeister.

Bertrand L’Autre : Je suis enchanté.

Vous êtes les co-fondateurs du Gros Dijon, mais c’est quoi votre projet ?

F. J : Apporter l’info vraie aux Dijonnais. Faire le lien direct entre nos lecteurs et la vie de la cité.

B. A : On est là pour détrôner le canard croulant local. Surtout depuis qu’ils m’ont débauché.

Vos articles sont pourtant tous bidons…

B. A : Je n’ai pas l’impression que nos lecteurs et commentateurs le voient de cet œil, il suffit de les lire pour voir qu’ils ont très bien saisi le caractère véridique de nos informations.

F. J : Sérieusement, tout ce qu’on veut apporter, c’est une bulle d’oxygène dans le panorama d’information locale en se moquant gentiment des travers de la ville et de ses dirigeants. En cela, il n’y a pas vraiment de mensonge dans tout ce qu’on peut publier. En clair, l’idée est d’être différents : au lieu de faire de l’intox avec la vraie info, on fait l’inverse.

Alors parlons un peu de journalisme. Vous vous y prenez comment pour arracher vos exclusivités ?

F. J : Forts d’une rédaction de plus de 70 journalistes ayant chacun leur carte de presse, nous travaillons quotidiennement d’arrache-pied sur le terrain et nous divisons par secteur pour mieux couvrir l’information. D’ailleurs, dans notre open space, c’est l’effervescence constante, il n’y a pas une minute de répit.

Justement, vous buzzez en balançant pas mal. Vous avez déjà eu des emmerdes ?

F. J : Les échos sont positifs puisqu’on sait de source sûre que le cercle franc-maçonnique dijonnais est en train de nous pister. Mais soyez sûrs d’une chose : personne ne saura jamais qui nous sommes.

B. A : Moi j’ai pas eu d’emmerde particulière, et c’est fou à quel point personne ne me reconnaît dans la rue.

D’ailleurs, pourquoi opter pour l’anonymat ?

F. J : Pour ma part, c’est parce que j’ai envie que les gens continuent à acheter mes albums.

B. A : Moi, je n’ai aucune envie de me faire griller par mes collègues conseillers municipaux.

Presque tous les journaux ont une attache particulière à un bord politique. Où se situe la vôtre ?

F. J : Comme c’est indiqué sur notre site Internet, nous tenons à rester indépendants et incorruptibles. Mais cela ne nous empêche pas de soutenir notre rédacteur émérite Alain Houpette dans la course aux Municipales 2014.

Journalistiquement parlant, vous êtes plutôt moustache d’Edwy Plenel ou écharpe de Christophe Barbier ?

F. J : Nous penchons plutôt dans le décolleté d’Anne-Sophie Lapix.

B. A : Excusez-moi, je m’étais absenté à un déjeuner de presse. Vous disiez ?

Depuis votre article sur les Velodi, on voit de plus en plus de Dijonnais enfourcher de nouveaux les bicyclettes municipales. Peut-on dire que vous faites et défaites les modes ?

F.J : Si la question est de savoir si nous sommes pour le port de la moustache, il n’y a qu’à nous regarder : c’est oui.

B.A : En vrai, on ne s’attendait pas à autant de réactions et de visites en si peu de temps. Sur Internet, on est sidéré de voir que des lecteurs surenchérissent dans les commentaires, créent des avatars virtuels des personnes mentionnées dans les articles.

A l’avenir, vous comptez vous développer ?

F. J : Oui, on va diffuser prochainement une publicité dans la Gazette de Côte-d’Or pour annoncer le passage au payant de notre site.

B. A : Oui, parce que l’information de qualité a un prix.

Merci les gars. Vous nous filez le scoop du prochain article ?

B. A : Une enquête sur les magazines gratuits de la communauté « hype » de Dijon.

– Propos recueillis par la rédaction de Sparse
Crédit photo : DR