Du 17 juin au 3 juillet, l’association dijonnaise Why Note, centre de création musicale, présente son petit dernier, Sonic Bloom, dans les jardins partagés de Dijon. Concerts, performances, balades sonores, rencontres. En clair, tout le « starter pack » pour comprendre et découvrir cette les musiques expérimentales dans des lieux originaux.

Tout d’abord, ça veut dire quoi, la « création musicale » ? Moi, en tant qu’amateur de musique, je pensais que chaque nouveau titre qui sortait d’un studio était une création musicale. Oui et non. Pour Nicolas Thirion, directeur artistique de l’asso, ce qu’on appelle « création musicale » va un peu plus loin. « Ces créations sont différentes de celles que l’on entend habituellement. Ce sont des musiques qui cherchent à inventer des nouveaux sons. On appelle ça aussi musique expérimentale. En gros, c’est une musique qui cherche à se réinventer elle-même ». On comprend bien que derrière ce travail, il y a une véritable volonté de se détacher des habitudes traditionnelles de créations. « Il y a vraiment cette question d’aller chercher une manière différente de faire, quitte à créer de la musique qui peut être assez compliquée à écouter car on n’a pas les repères mélodiques ou rythmiques que l’on peut avoir habituellement », souligne Nicolas Thirion.

1 semaine et demi de découverte

Inutile de préciser que Why Note, comme la majorité des structures culturelles, a vu son activité de diffusion être à l’arrêt depuis 1 an et demi. Elle avait donc à cœur de le faire, cet évènement. Son point de départ : après le premier confinement, Why Note organisait 6 concerts en extérieur dans des jardins. Cette année, la structure réitère l’expérience, et ça devient un festival. Pour Sonic Bloom et son programme chargé, c’est dans la quinzaine de jardins partagés de la métropole que se dérouleront les manifestations. À la Coursive Boutaric, au quartier des Grésilles, au jardin partagé du Mont des Muses, au Lac Kir, aux jardins partagés de la MJC des Bourroches, au Hameau d’Évelle, au jardin partagé des Locos, aux jardins partagés du Mons Chapé, au jardin japonais du Parc du Suzon, au quartier libre des Lentillères, à la Combe aux Fées et au jardins partagés de la ville de Talant. « Ce sont des endroits assez cool, et notre idée, c’est d’aller dans les lieux qui appartiennent aux gens, il y a une véritable idée de co-construire avec cette communauté », précise le Dijonnais. Tout est gratuit afin de rendre ces musiques accessibles aux gens. Chaque jour, un endroit différent, une animation différente.

Respecter l’habitat naturel

L’objectif, aussi, c’est de ne pas bousculer le quotidien des personnes qui viennent dans ces jardins. Avec Sonic Bloom, on ne vient pas mettre une grosse scène et des installations lourdes. Les usagers pourront donc continuer de venir arroser leurs tomates tout en profitant de la musique. Au calme. « On essaye de ne pas être plus fort que le son ambiant. Si tu vas dans un jardin, c’est un décor, tu ne vas pas commencer à emmener la scène, la grosse sono, etc. On ne veut pas faire chier les jardiniers, les voisins… pas s’imposer avec un truc lourd », précise Nicolas Thirion. Avec Sonic Bloom, c’est calme, volupté, et main verte.

  • Julian Marras // Photo : Why Note