Depuis l’an dernier, le MuséoParc Alésia s’est mis à l’éco-paturage. Le principe ? La conservation des espaces naturels grâce aux brebis de Flavio Py, un berger de Venarey-les-Laumes. Mais comment ça marche ?

La pratique se développe depuis les années 2000, et de plus en plus d’entreprises et structures publiques cherchent des méthodes alternatives pour limiter leur impact environnemental. C’est le cas du MuséoParc Alésia, classé en zone Natura 2000 (des sites naturels ou semi-naturels de l’Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu’ils abritent, ndlr), qui avait amorcé l’initiative avec un berger de l’Yonne l’an passé. Cette année, rebelote, mais avec un berger de Venarey-les-Laumes, le bled situé juste à côté.

Pour Michel Rouger, directeur du MuséoParc, c’était une évidence : « l’éco-pâturage m’avait interpellé en arrivant quand je voyais tous les terrains disponibles […]. On a voulu renouveler l’expérience et la prolonger cette année. » Cette alternative porte un double intérêt pour le lieu : « Il y a à la fois un côté utile : avoir des brebis pour ne pas tondre; et d’un autre côté ça apporte encore plus de sens en termes d’image qui renvoie à la biodiversité des alentours : on a les nichoirs à oiseaux sur le toit-terrasse et sur le parking, on a des crapauds rares, on a les hôtels à insectes, c’est toute cette démarche environnementale qui se construit petit à petit », ajoute-t-il.

Une parcelle de 7 hectares

Revenons à nos moutons ! Comment ça se passe, l’éco-pâturage à Alésia ? Durant les périodes humides, au printemps et à l’automne, Flavio Py, jeune berger de Venarey, met à paître 35 de ses brebis romanes. On est raccord avec le site. La journée type de ces dames : manger, dormir et ruminer dans une parcelle de 7 hectares. Une belle routine ponctuée par les visites quotidiennes du berger : « Le matin, je leur apporte une ration de granulés et le soir je fais un tour pour voir si tout va bien : si y’a assez d’eau, si la clôture électrique fonctionne bien… », indique Flavio Py. Pour le moment, elles occupent un espace près du parking, au niveau de l’entrée des visiteurs, mais en fonction des animations du site et de l’avancée de la tonte, elles vont migrer vers d’autres espaces verts autour du centre d’interprétation, l’imposant bâtiment circulaire. Au vu de la météo pluvieuse du moment, elles en auront pour un bon bout de temps afin de tondre les passerelles qui leur sont réservées.

Quid des jardiniers du MuséoParc ? Sont-ils au placard ? « Ils sont toujours là ! Ils s’occupent des arbres sur le parking, des toits-terrasse, de tout le site des vestiges galo-romains, du site antique avec théâtre », rassure le directeur. Dès le 19 mai, à la réouverture du MuséoParc et lors de ta future visite de courtoisie chez Vercingétorix, tu pourras donc saluer les 35 ovins à condition que tu ne leur donnes pas à manger. Et que tu ne t’approches pas trop prêt de la clôture électrifiée.

  • Emma Lahalle / Photo : E.L.