C’était il y a une dizaine de jours, un rendez-vous calé au petit matin au Théâtre Mansart pour en apprendre un peu plus sur une toute jeune association culturelle locale : De Bas Étages. Alors que le Traquenard, festival porté par l’asso, se conclut ce dimanche, c’est Elsa Moreau, chargée de développement de l’asso qui reçoit. Malgré la fraîcheur ambiante, comment résister à la douceur de ce joli brin de femme ?

DE BAS ÉTAGES

Cela n’a pas dû vous échapper en arpentant les rues dijonnaises ces derniers jours, placardée aux vitrines, une affiche nous observe. Sur fond de tapisserie psychédélique et d’une lampe sur pieds qui sent comme chez mémé, une dame est assise et nous observe. Sauf que Carmen – oui c’est son prénom-  est légèrement plus rock’n’roll que le reste du décor ! Perfecto en cuir, slim noir et tatouages. Alors je m’interroge. De quoi s’agit-il ? Expo de photos, cours de tricot, campagne de pub pour une nouvelle maison de retraite pour hipster…? Il faut s’approcher un peu et lire. Et là, en désordre : Le Traquenard… De Bas Étages… musique et émergences… concert, vide-vinyles, disco soupe… 9 au 13 mars… Le Traquenard ? La rime ne tarde pas à me trotter en tête. Le Traquenard, festival de vieillard ? Eh bien pas du tout !

Et c’est tout ce que va m’expliquer timidement Elsa pendant notre entretien. Le Traquenard est en réalité un festival musical, fruit d’une association fondée par une sacrée bande de copains, très jeune dans leur tête et dans leurs baskets. Il y avait notamment Pierre-Loup, Sébastien, Axelle, Yoann, Lucile et Elsa. Aujourd’hui, dans l’opérationnel, vous retrouvez Alexandre Fernandes, Vincent Bouchot, Arthur Bernardin, Émilie Fraigneux, respectivement à la présidence, à la programmation, à la technique, à la coordination. Et Elsa Moreau, évidemment, en charge du développement de l’association. Eux ont d’abord décidé il y a 4 ans de créer l’association De Bas Étages, s’inspirant pour le nom de leurs premiers locaux, situés à l’étage inférieur du Théâtre Mansart. Pas peu motivés, leur projet, c’est la musique ! Essayer, c’est ce qui compte. Essayer de monter une joyeuse association susceptible de répondre à leurs attentes et celle du public dijonnais en terme de musique émergente. Par le biais d’une petite équipe à géométrie variable, grâce au soutien de nombreux bénévoles, Elsa et sa bande participent à propulser ceux qui font vibrer les notes comme personne. Dans l’équipe, chacun à sa manière apportent ses compétences.

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Mon interlocutrice, les jambes croisées en face de moi, m’apprend qu’elle a quitté sa Lorraine natale pour venir à Dijon par amour. Elle obtient par la suite un diplôme d’Ingénierie des Métiers de la Culture, à l’institut Denis Diderot. Son talent, comme les autres d’ailleurs, c’est son flair pour les groupes prometteurs. Et pour cause, depuis leur premier Traquenard -où pour un heureux hasard des programmateurs de divers autres festivals et salles de concert étaient présents- ils ont aider à faire émerger de nombreux groupes locaux, comme FENC/S, qui jouait en ouverture du concert de rentrée en 2015.

Néanmoins, ne comptez pas faire fortune avec un événement comme le Traquenard, ce sont des actions blanches. Mais dans le fond, et comme le dit très bien Elsa, l’objectif « c’est de faire partie d’une communauté temporaire, c’est participer à un moment particulier et singulier ». Des idées, ils en ont, et ce n’est que le début. À commencer par faire davantage connaître leur label de prod’, lancé il y a peu. Continuer bien-sûr les concerts en appartement, plus intimiste, et, pourquoi pas monter un nouveau concept de concert. Qui serait du style… hop hop hop. Elsa la maligne se ravise, et ne m’en dit guère plus. Affaire à suivre, donc.

Vous l’aurez compris, jusqu’à dimanche soir, pas le temps de se reposer. Il va falloir faire un véritable barathon pour continuer d’encourager Elsa et toute l’équipe de De Bas Étages. Qui se démènent clairement pour faire bouger la capitale des Ducs.

– Astrid Deschamps
Photos : Marie Pernette, Edouard Roussel