Bien connus des passionnés de reconstitutions historiques de combats en tous genres, les rencontres internationales d’arts martiaux historiques européens refont leur apparition sur le Campus Universitaire de Dijon du 10 au 13 mai pour la 17ème édition du nom. Déjà, oui. Organisé comme chaque année par l’association De Taille et d’Estoc, l’évènement respire agréablement l’amour pour l’histoire du combat au corps-à-corps.

On le dit pas souvent mais dans la vraie vie, ce serait tellement plus classe de régler ses différends au fleuret ou à l’épée longue. Que ce soit lors d’une embrouille de sortie de boite ou pour une histoire de loyer payé hors délai avec son proprio, en bas de l’immeuble. Pas vraiment désireux de vouloir donner une touche glamour aux embrouilles du quotidien, l’association bourguignonne De Taille et d’Estoc libère la connaissance et la pratique des arts martiaux historiques européens depuis maintenant 2003 avec une seule et unique triptyque en tête : Recherche, Pratique et Diffusion. L’objectif de l’association est de vulgariser la pratique des arts martiaux européens, de l’ère antique à ceux du XIXème siècle. 

Les tractions de l’époque…

La période historique est dense tout comme le boulot abattu par les membres les plus actifs de l’asso. L’idée est de reconstituer le plus fidèlement les combats de corps-à-corps et le maniement des armes d’une période historique donnée, par l’étude de sources historiques. «On ne fait pas un sport de combat, juste de la redécouverte. On a une démarche d’histoire vivante, c’est pour cela qu’il est très important de penser au contexte historique précis dans lequel s’inscrit tel ou tel combat. Ensuite on le reproduit. On ne réinvente absolument rien, la seule base, c’est les sources.» résume Guillaume, le vice-président de l’asso. Ce travail d’historien constitue la substance des enseignements et des entraînements dispensés par les instructeurs. L’un ne va pas sans l’autre. « C’est très important pour nous d’essayer de faire comprendre l’utilité de chaque geste martial, et de restituer leur historicité, la connaissance historique est fondamentale » ajoute Julien, un membre actif de la team. Evidemment, reconstitutions et entraînements se font avec de fausses armes qu’on appelle des « simulators ».

À l’international 

Parallèlement, De Taille et d’Estoc œuvre activement pour vulgariser les arts martiaux européens. Ceci passe par des rencontres pédagogiques au sein d’établissements scolaires ou bien des interventions dans plusieurs musées du coin comme à Alésia ou au Musée des Beaux-Arts de Dijon, par exemple. Le but est de sensibiliser à une pratique martiale perdue et méconnue, oubliée dans le sillage des boucheries des deux guerres mondiales. « On veut aussi montrer que l’Histoire n’est pas qu’une affaire de mémoire, elle peut aussi se jouer » évoque Julien. 

Les rencontres internationales des arts martiaux européens forment le gros rendez-vous de l’année, à l’échelle de la France et même de l’Europe : “On fait clairement partie des plus gros rassemblements organisés dans cette matière, avec Londres et Vienne notamment. Notre force associative nous permet d’organiser ce genre d’événement » nous explique Guillaume. Car, oui, avec ses 110 adhérents, De Taille et d’Estoc est la plus grosse association du genre en France et fait partie des plus puissantes à l’échelle du Vieux Continent. Comme à chaque édition, tout se passe sur le Campus, du côté des installations du SUAPS. Une référence dans le monde entier pour les connaisseurs qui viendront des 4 coins du monde : Etats-Unis, Indonésie, Suisse, Espagne, Italie, Suède, Angleterre, Allemagne, Hongrie etc… Y’a tellement de pays que les gens de Générations identitaires perdent déjà les eaux.

Ambiance Melting-fight 

Les Visiteurs chez Divia

Mais pourquoi Dijon au juste ? Tout simplement, parce qu’au début, l’un des fondateurs de l’association avait soufflé le nom de Dijon à ses comparses de l’époque, à un moment où la communauté n’était alors qu’embryonnaire. Paname, c’était trop cher et trop emmerdant niveau logistique. Pour ces 3 jours, pas de programme figé, il est possible d’assister à quelques improvisations. Néanmoins, parmi les possibles démonstrations et les quelques conférences prévues, une myriade d’ateliers aura bien lieu. N’imagine surtout pas une ambiance Collerette-fleuret, façon Fanfan la Tulipe. Il y en aura pour tous les goûts et toutes les époques, des combats médiévaux d’épées, à ceux du XIXè en passant par de la lutte allemande du XIVe siècle. Du Melting-fight quoi. À côté de ça, des tournois prendront place dans lesquels l’esthétisme sera valorisé mais aussi la fidélité historique des gestes déployés par les participants. Sans compter les stands d’équipementiers qui présenteront leurs dernières nouveautés. Ça commence dès aujourd’hui. Puis l’entrée est libre et gratuite. Profite.

 

  • Mhedi Merini.    

Photos : De Taille et d’Estoc.