Vous le savez désormais, les arts de la rue c’est notre grande passion. Après quelques conseils techniques pour braver les éléments et aborder le festival Chalon dans la rue avec la souplesse du guépard, on passe la seconde aujourd’hui pour vous donner quelques tips bien senti afin de voir les spectacles les plus cools du festival. En somme le Turf, pour pouvoir dire « Eh ouais, j’y étais » et si tu lis cet article samedi ou dimanche : Pas de crainte, la plupart des spectacles jouent à de nombreuses reprises.

Les Batteurs de Pavés – Les Misérables

Les batteurs de Pavés c’est du théâtre de rue, ou plutôt devrait-on dire du théâtre d’avenue tellement l’endroit est bondé par la population qui a déjà eu vent de cette compagnie Suisse au top du game. Le postulat est simple : Reprendre un classique de Victor Hugo qui fout le bourdon pour en faire une histoire légère et amusante. Bien sûr le public est largement mis à contribution afin de camper les Jean Valjean, Javert et autres Thénardiers et le résultat est hilarant.

La Migration – Women weave the land

Une musique éthérée à la croisée entre dreampop et Gilmour dans les 80’s jouée en live pour une scénographie tournoyante.Les artistes de la Migration virevoltent autour de leur structure tantôt de façon douce et hypnotique, tantôt violente comme dans une frénésie Madmaxienne en essayant de (re)trouver un rapport à la nature et à l’écosystème qui les entourent. ça tombe bien la compagnie s’est installée sur une plage au bord de Saône.

Fearless Rabbits – R.L.M (Rapid Life Movement)

Ça commence sur une chanson des Eagles of Death Metal, et on sait directement qu’il sera question de résilience. Au dessus de notre danseur/combattant des pâles en métal et en plastique, menaçantes et commandées par un technicien-bourreau qui les fait tomber inexorablement. S’en suit un balai d’environ 45 minutes entre close combat et danse macabre. Ambiance Cube mais à l’extérieur, pour les amoureux du cinéma d’horreur.

3615 Señor – Kermesse Sonique

Une installation complètement glucose proposée par les bisontins de 3615 Señor de 15h à 20h et calée devant l’Espace des arts. Des sonorités étranges comme dans un sous-marin, des structures en tasseaux de bois digne des plus grands Kapla, des jeux sonores à tire-larigot (ping-pong, punching-ball, etc.) ou encore des casques de réalité diminuée ! Un joyeux bordel, le tout dans un décorum digne d’un film de Terry Gilliam.

Collectif La Méandre – Fantôme

L’installation est posée sur la place de l’hôtel de ville comme un train fantôme de fête foraine. Dans un coin, une mini scène pour les artistes, et au centre un écran de drive-in pour suivre le film. Un ciné-concert qui fait penser à Tim Burton qui aurait joué trop longtemps à Lemmings. Le résultat autant, du point de vue musical que visuel, est bluffant.

Altraa – Tes Bras les soirs d’orage

Si ton truc c’est la déambulation ne va pas plus loin que le conservatoire de Chalon ! La compagnie Altraa t’y accueille pour une transhumance autour de la question de l’adoption, du manque et de l’incompréhension. Un récit poignant qui se finit comme au cinéma sans les grosses ficelles et les tartes à la crème, plutôt à cru, sensible et touchant.

Collectif du Prélude – Littoral de Wajdi Mouawad

Le Collectif du Prélude investi les anciens abattoirs pour un triptyque épique. Le pitch ? Wilfrid cherche un lieu pour enterrer son paternel qui vient de casser sa pipe ; Entre imbroglio familial, chevalier fantasmé et peepshow glauquissime ; une mise en scène digne d’hollywood qui tient en haleine jusqu’au bouquet final…tout de mousse vêtu.

Le Mur de la mort – Mortel jus de Mortel

Imaginez une énorme boîte cylindrique façon hotwheels qui se hisse à au moins 10 mètres de haut. À l’intérieur des motos qui vrombissent et qui font des tours jusqu’à défier les lois de la physique. Au milieu de tout ça, ne coule pas une rivière, mais des gros riffs de rock’n’roll

Spectralex – Tu me reconnais ?

La vie c’est dur putain, la fame aussi. Surtout au moment de monter sur scène et de sortir la 1ère note, que ce soit Adjani ou Desireless, quand ça veut pas…ça veut pas. Il reste quoi alors de nos amours? Une diatribe longue comme un bras, des logorrhées et des digressions de fous et franchement c’est bien mieux qu’une cover de Desireless.

Voilà une selecta non exhaustive de trucs chouettes à voir à Chalon, mais il y en a aussi des tas d’autres donc comme dans le livre où vous êtes le héros ; à toi de te créer ton Chalon dans la rue, jusqu’à dimanche !

Texte : FLT // Photos : Thomas Lamy