Lors d’un concert festif et chaleureux a l’hôpital de jour organisé par La Vapeur, on a rencontré un jeune artiste dijonnais qui produit des musiques électro joyeuses et un peu étranges dans un style « jeux vidéos rétro ». Benjamin Moutte nous dévoile ses inspirations et nous parle de son amour des synthétiseurs et du Vocoder.
Par Sophie, Thara et Axelle

Quel est ton parcours musical?
J’en n’ai pas (rires). J’ai commencé la musique il y a pas très longtemps. Avant, je faisais surtout du dessin et j’écoutais beaucoup de musique. Mais j’ai pas appris la musique, j’ai pas fait l’école de musique, le conservatoire… Petit à petit, j’ai appris en regardant des vidéos sur youtube, ou en demandant à des amis qui sont musiciens, et en observant les gens faire de la musique. Je suis un autodidacte.

Pourquoi ce style de musique très « jeux vidéos »?
Parce que j’ai toujours joué aux jeux vidéos, surtout quand j’étais plus petit. Quand j’étais enfant, les consoles de jeux faisaient des bruits assez particuliers. Ma mère détestait, et moi j’adorais ça, j’ai un peu grandi là-dedans. j’ai eu envie de faire une musique qui est joyeuse et qui me rappelle des bons souvenirs. Je joue un peu moins aux jeux vidéos mais je trouve ça super intéressant comme médium artistique. Mais perso, j’ai beaucoup joué à Mario, forcément. C’est un univers qui me faisait rêver.

D’où vient cette passion pour les vieux synthétiseurs ?
En fait, ça vient vraiment des jeux vidéos et de leurs musiques avec des vieux synthés… Je suis né dans les années 80, donc, quand j’étais petit à la radio, il y avait beaucoup de sons comme ça. C’était un peu la décennie des synthétiseurs. Je pense que j’ai baigné là-dedans, il y a un côté un peu nostalgique, dans le sens positif du terme.

On sait que tu fais aussi du graphisme et du tatouage. Quelles sont tes influences ?
Je regarde beaucoup de bandes dessinées. Beaucoup. De la BD indépendante. Comme la maison d’édition « l’Association », ils ont fait pleins de trucs super, comme « Persepolis », ou les BD de Riad Satouff, « L’arabe du futur », etc… Avec un graphisme assez simple, un peu enfantin. C’est un peu ce genre de truc que j’aime bien. Et sinon, aux États-Unis, il y a Robert Crumb, que j’ai toujours adoré qui a fait des dessins dans les 70, 80, et qui est un peu l’un des pionniers. Des trucs un peu étranges. Le tatouage, ça fait 4 ans que c’est mon métier maintenant.

Tu modifie beaucoup ta voix dans tes musiques, comment tu fais ?
Je ne sais pas du tout chanter, c’est pour ça (rires)… Mais j’ai trouvé une petite astuce que j’utilise, ce qu’on appelle un Vocoder, qui est une machine dans laquelle on chante des trucs. Il y a un petit synthétiseur dans la machine qui va chanter juste à ma place. Ça m’arrange bien parce que sinon ce serait pas beau (rires)… Mais j’aime bien ce côté voix de robot, ça colle bien avec le synthétiseur.

Mais les paroles, elles veulent vraiment dire quelque chose, non ?
Oui, j’ai des vraies paroles (rires). Mais j’aime bien aussi le fait que, avec la machine, on ne comprenne pas vraiment les paroles, parce que des fois je pense que j’ai envie d’exprimer des trucs, mais j’ai pas envie que tout le monde le sache. Enfin, il y a ce truc derrière lequel je me cache un peu. Ça permet de dire des trucs peut-être un peu plus personnel en se cachant…

Quelle émotion tu veux faire partager au public ?
Bonne question. Quelque chose de très positif, de très festif. Leur faire partager des sons un peu étrange, mais que ce soit quand même la fête. Je me souviens de concerts ou tout le public avait le sourire, qui m’ont marqués. C’est ce que j’essaie de faire aussi.

Tu veux faire quoi de tout ça ? Devenir célèbre ?
Moi, j’ai envie de faire des concerts, c’est surtout ça ; J’aime bien être en studio, sortir des disques, mais ce que je préfère, c’est les concerts. Je vais essayer de faire le plus de concerts possible que ce soit pour 20 personnes dans un bar ou pour 300 personnes dans une salle. Faire des nouveaux morceaux et les jouer devant les gens, en m’amusant, c’est ma priorité.

On voit pendant tes concerts que la lumière et la vidéo c’est important aussi sur scène…
Ouais, j’aime bien, vu que je suis tout seul sur scène. L’aspect visuel, il est quand même important. Enfin, je pense que c’est un spectacle, quoi. C’est pas encore développé autant que j’aimerais, mais oui, le côté spectacle, la lumière, la vidéo, c’est une chose que j’ai envie de développer encore plus.

Photos : DR